lundi 12 juillet 2010

Au pays de la sécurité, des institutions et des lois


Dans la nuit du 29 au 30 mai courant, Dhaher El- Meessadi et sa famille ont été réveillés par un tapage injurieux ( bruits et coups) qui a semé la terreur dans la paisible maison.
Jets de pierres sur la porte, les murs et les fenêtres, injures tonitruantes et, qui pis est! menaces de mort: tout cela s'est passé à Métouia, petite ville de la banlieue nord de Gabès, en Tunisie, le pays de la sécurité, des institutions et des lois.

Cet abominable tapage nocturne a duré trois heures aux dires de Dhafer. Trois
heures au cours desquelles le cri:" Nous vous égorgerons, traîtres de la Patrie" a été répété sans arrêt. Et comme si la menace de mort ne suffisait pas, comme si la terreur de cette famille avait besoin d'être amplifiée davantage les auteurs de cet acte criminel sont allés plus loin. Ils ont défoncé la porte de la maison, ce qui a forcé la famille à échapper in extremis par-derrière pour chercher refuge chez des voisins. Dhafer, quant à lui, a dû sauter par dessus la clôture de la maison pour aller prévenir la police, les appels téléphoniques entre-temps lancés étant restés sans réponse.
Arrivé au poste de police, Dhafer a beau frapper à la porte, beau crier qu'il avait instamment besoin d'assistance, il ne reçoit en guise de "secours" que la notification verbale de l'agent assurant cette nuit-là la permanence: "le poste est fermé à partir de 18 h".
Au pays de la sécurité, des institutions et des lois, voila un exemple, et non des moindre, du devoir scrupuleusement accompli par ceux qui veillent sur notre sécurité nationale.
Est-il besoin de rappeler que la non-assistance à une personne en danger, dans tous les pays et sans exception pour le nôtre, est un délit sanctionné par le code pénal.
Nous ne nous permettrons pas d'anticiper sur les suites que les autorités tunisiennes donneraient à cette affaire, mais il y a fort à parier que cet agent, irresponsable ou complaisant, au mépris de la loi et des institutions officielles ne sera pas poursuivi.

Pourquoi?
Parce que Dhafer El-Messadi est militant actif de l'U.G.T.T (Union Générale des Travailleurs Tunisiens) et du P.D.P. (Parti Démocratique Progressiste). Parce que les opposants, leurs familles, amis sympathisants et compagnie sont des "traîtres". Parce que la sécurité nationale n'est assurée qu'aux "citoyens honnêtes et rangés". Parce que les auteurs de ce tapage nocturne sont justement des citoyens honnêtes et rangés
.

A. Amri
12.07.10


1 commentaire:

HichemMahmoud a dit…

La Tunisie est aujourd'hui le pays des lois, le pays des lumières.
https://www.medespoir.ch/liposuccion.php

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