lundi 17 juin 2013

Weld 15: deux ans de prison pour une chanson


En 1960, 121 intellectuels, universitaires et artistes français signent un manifeste appelant à l’insoumission dans la guerre d’Algérie. Le manifeste intervient au moment où s'ouvre à Paris le procès du réseau Jeanson, groupe de militants pour la plupart communistes soutenant le FLN.
De nombreuses voix d'extrême-droite s'élèvent aussitôt, demandant que "les traîtres", dont Jean-Paul Sartre, soient inculpés. De Gaulle alors au pouvoir, et malgré la haine notoire que lui voue Sartre, pour prévenir une action de la police contre le philosophe incarnant les nouvelles Lumières de la France décrète qu' « on n’emprisonne pas Voltaire ».

Huit ans plus tôt au même pays, un brûlot anarchiste traitant les gendarmes de "vaches", "guignols", "lourdauds", et allant jusqu'à leur dénier les attributs virils, n'a suscité aucune action en justice contre son auteur Georges Brassens. Et pas la moindre censure n'a frappé à ce jour la chanson, dans les démocraties dignes de ce nom l'artiste ayant ses droits à la libre expression autant qu'à l'indulgence.

Je ne voudrais pas insinuer ici que la France soit un exemple parfait en la matière. Néanmoins en ce qui concerne la lourde peine de prison prononcée récemment contre le jeune rappeur Weld 15 pour propos insultant la police, je pense que le pouvoir et la justice dans notre pays gagneraient à être plus indulgents à l'égard des artistes, des intellectuels, des voix libertaires. Plutôt que de l'être, et malgré les incessants cris des citoyens, vis-à-vis de fascistes appelant au meurtre et à la guerre civile.
C'est d'autant plus juste que notre pays s'est soulevé contre la dictature, contre la répression, contre les lois liberticides. Et c'est aux jeunes qui s'étaient immolés pour la liberté, et non à ceux qui sont aux pouvoir, aux jeunes qui ont payé de leur vie la chute de la dictature que nous devons le 14 janvier. Quoi de plus légitime, donc, pour la jeunesse vivant aujourd'hui que d'aspirer à plus de liberté et moins de répression?

A. Amri
17 juin 2013

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