vendredi 16 juillet 2010

A Mordechai Vanunu: lettre de ses compatriotes (I)






Dix-huit ans en prison dont onze dans l'isolement total, puis trois mois encore, entre-temps toutes les contraintes de l'assignation à résidence, l'infamie subie au quotidien de celui qui passe pour un traître, sur sa terre d'exil , et qu'on traite en paria, les menaces de liquidation physique projetée par le passé au niveau des agents du Mossad et pouvant l'être encore au niveau de ceux qui ne le jugent pas moins méritant que Rabin, assassiné en 95: tant de hargne contre cet objecteur de conscience (1) -que l'État hébreu n'est pas près de faire descendre du pilori- interpelle la conscience de tout homme digne de ce nom. Cette injustice criante est intenable. Il est temps, grand temps pour tous ceux qui se sentent concernés par cette longue Passion, de réagir.

L'Occident peut-il faire mieux?

L'auteur de ces lignes conviendra qu'en ce qui lui incombe dans cette affaire, l'Occident n'est pas resté indifférent. Loin de là, il aurait fait même beaucoup. Mais beaucoup et bien ne sont pas des synonymes. On reconnaît l'encre qui a coulé et ne cesse pour fustiger l'injustice et demander que Vanunu soit autorisé à quitter Israël. De nombreuses initiatives ont été faites, et largement médiatisées, pour tenter de faire desserrer autour du cou de son porteur le carcan de barbarie. Sans compter les honneurs qui ont été prodigués à l'homme, tant par des universités de grande notoriété que par des fondations et des associations humanitaires. Même au plan affectif, il y eut des âmes charitables pour adopter le fils renié par une partie de sa famille. En somme, l'Occident n'a pas réussi à faire une percée du côté de l'État sioniste mais il ne cesse de couver des yeux le martyr. Alors que pourrait-il faire de mieux?

De mieux: cet Occident peut faire ce qui brisera le fer du carcan!
Dès qu'il comprendra qu'en l'étreignant si fort dans ses bras, le bourreau se gausse de l'insulte qu'on lui souffle dans l'oreille, ou à cor et à cri, en même temps que du doctorat honoraire ou du Nobel alternatif décernés au paria! Comme de tout le bataclan, du reste. Et d'un.

Et de deux: dès que l'Occident aura compris ce qui précède, qu'il arrête de soutenir le bourreau! C'est simple, clair et facile à comprendre dans toutes les langues.
Le seul moyen de sauver Mordechai Vanunu est de tendre nos mains réunies, de tous pays, avec le grappin à mettre, solide et déterminé, sur la main du bourreau. En deçà d'une telle initiative, concertée mais on ne peut plus urgente, nous ne ferons que nous griser les uns les autres, de l'encens agité ça et là et qui risque d'occulter davantage les chaines, quand bien même il honorerait l'enchaîné.

L'argent est le nerf de la guerre (2). Le vieux sage qui l'a dit ailleurs -à bon droit et endroit le redit ici. En boycottant les produits qui viennent d'Israël, code barre 729, et en proclamant que nous le faisons pour le paria, en boycottant les agences touristiques d'Israël, et en proclamant que nous le faisons encore pour le paria , en boycottant BHL, Charbit, Sarko, Strauss-Kahn et Cie (3), et en proclamant que nous le faisons pour le paria, en nous rassemblant dans des sit-in, cet été, devant les ambassades d'Israël avec des pancartes appelant au boycott de ce pays, et en proclamant que nous le faisons pour le paria, nous verrons fléchir non seulement la main du bourreau mais ses mâchoires, et tout le corps acculé à la déroute inéluctable.

Quand Israël comprendra ce qu'il peut lui en coûter d'être sourde aux cris de l'humanité, nous aurons déjà gagné cette partie.
Et Mordechai Vanunu sera redevable de son salut aussi bien au consommateur averti qui trie avant de faire ses emplettes qu'à l'intellectuel qui le précède ou le complète par son écrit .
Et les Arabes?

Il y a un an à peu près, au cours d'une interview accordée à une chaîne de télé arabe, Mordechai Vanunu a lancé un vibrant appel aux chefs d'états, arabes entre autres, de lui accorder un passeport, et le plus tôt possible, pour qu'il puisse quitter l'enfer.
Même si le document demandé ne suffirait peut-être pas à exaucer le vœu de cet homme, il est du devoir de ceux qui pourraient faire quelque chose dans ce sens de répondre à l'appel. Les amis d'Israël de par le monde, mais aussi ses "amis" dans la région devraient se disputer l'honneur de faire rapatrier, coûte que coûte, le plus noble des dissidents.
Majestés, Éminences, Excellences,
Si certains d'entre vous sont accrédités à Tel-Aviv et, n'en déplaise, ils le sont sans notre consentement, avec notre consentement et assentiment réunis autour de Mordechai Vanunu- que ceux qui ont des ambassades en Israël volent à Tel-Aviv et demandent en leur nom ou le nôtre, peu importe, la rédemption de notre frère!

J'en appelle à la conscience des hommes où qu'ils soient pour en prendre acte.

Gabès, le 03.07.2010




Cher Mordechai,

L'eau et le sel n'abjurent pas ceux qui les ont partagés.
Pour peu que ce cri soit entendu, que d’autres voix le relayent. Que s’y reconnaissent et secouent le carcan ceux qui refusent l’institution de la calomnie, du puritanisme à quelque niveau soit-il, de la chasse aux sorcières. Pour peu que l’objection de conscience mobilise ses défenseurs, que le cloué au carcan de la plus noble des dissidence ne soit pas seul dans cette bataille, que d’autres, plus nombreux et déterminés, le rejoignent en deçà du mur comme au-delà.

Pour peu que la raison des hommes l’emporte sur celle de l'État, que les barbelés, les checks-points, la clôture de sécurité et la hargne daignent accorder à ce cri une passerelle, un créneau. Pour peu que la Prison (4) veuille entrebâiller sa porte et, scellant à jamais la bouteille de ses démons, condescende à te bouter hors de ses frontières, tes amis d'ici et de tous pays, ta patrie natale et toute la terre, tes frères arabes et ceux du monde entier seront là où tu voudras pour te souhaiter la bienvenue.

Tu n'avais que neuf ans lorsque tes parents, bernés par les bons apôtres, t'ont ravi à ton pays en même temps qu'aux tiens.
Sans quoi tu ne serais pas là où tu es maintenant (5), ni n'aurais besoin que je t'appelle de si loin pour te dire : tu nous manques terriblement, frère!

Alors, s'il y a une chance pour toi de leur réchapper, une chance de sortir indemne de l'enfer, n'oublie pas ceci: ici toutes les maisons sont les tiennes.

Je te sais hanté de ces années dont personne ne guérit. Ce cordon qu'on croyait sectionné, et tu sais de quoi je parle, est toujours intact. Il n'a pas besoin d'être ressoudé. Tu te souviens de cette enfance qu'on voulait te confisquer. Du lait partagé d'avant le sevrage. Tu t'en souviens comme si c'était d'hier, comme si c'était d'aujourd'hui.

Et pourtant, quand la nuit carcérale daigne te laisser à ta solitude, que celle-ci te lâche après les souvenirs, quand tu tentes d'évaluer le chemin parcouru, que tu comptes murs, murailles, vallées, montagnes, plaines, rivages puis les mers, à quoi ajouter le demi siècle d'exil, tu ne peux que détourner la tête.

De peur que le vertige ne te trahisse. Et surprenne l'éclat opalescent de tes yeux.

Que d'années perdues depuis qu’ils t’ont ravi au Maroc! A l’Afrique du Nord où partout ce sont les tiens. Je ne parle pas de Georges, ni de Yahya, ni d’Abraham ni de tant et tant d’autres encore que tu connais. Ceux-là, vivants ou morts, refuseraient que je les détache des Ali, des Mohamed et des Fatma. Ou de tout autre prénom communautaire inscrit sur les registres de notre état civil. De Tripoli à Tanger, en passant par Gabès et Constantine, et de si loin que se souviennent les hommes, jamais la terre n’a renié ses enfants. Ceux-ci non plus d’ailleurs. A part ceux qu’on a pipés, dupés au nom d’un idéal dont on sait les conséquences. Et que beaucoup du reste, sitôt débarqués sur la terre sans peuple, l’ont sans ambages abjuré. Même les autres, ceux qui, aliénés, croient encore aux vertus de cet idéal, même ceux qui, faits et devenus rouage du système, ceux qui campent par la loi du feu et du sang sur la terre volée ou squattent dans les maisons dont ils ont chassé les propriétaires, quand quelqu’un leur rappelle les cafés de Sidi Bou-Saïd ou d’Oran, la médina de Tunis ou les souks d’Alger, un point d’attraction quelconque surgissant d’on ne sait où pour les désarçonner, déboussolant un moment leur aveuglement et rendant au cœur ses artères, diraient : « Oh, oui, ouhak rabbi ! c’était bladi!» (6)

Mais toi, Mordechai, c’était une autre histoire, et un déboire tout autre.

1963, en ce jour « J » que les tiens auraient marqué en gras depuis quelques ans seulement pour partir. Les parents et les plus petits d’abord, et toi avec(7). Et le reste qui suivra.

Quand tes parents faisaient leurs valises, que tes aînés s'affairaient entre les chambres et que ta maman te criait de lui passer ceci ou cela, tu étais déjà à dévaler les escaliers, essoufflé, ou loin de la maison, remontant puis descendant les venelles, avec quelque chose de brûlant dans les yeux. Qui te voilait le soleil de Marrakech. Et ce cœur gros, ce gros nœud au gosier qui t'empêchait de respirer.

Jamais. Au grand jamais tu n'as oublié Fatima, Yahia, ni Abdellatif et Jocelyne. Ni Mohamed ni Abraham et George. Infimes graines dans le long chapelet des utérins. La smala du quartier. Les voisins, les frères et sœurs avec qui tu as partagé l’eau et le sel. Les camardes de jeux, les commerçants de ta rue, les amours précoces, transies et candides. Ni tout ce que tu as laissé derrière les murailles et les mers. Et qui n’a jamais cessé de t’appartenir, Mordechai.

Ces braises inextinguibles que tes ravisseurs voulaient éteindre. Que tu as constamment couvées au plus profond de ton cœur. Pour qu’à jamais la brûlure transperce les cendres. Et te garde à la terre natale, envers cabale de ravisseurs et mandataires, fortement soudé.

Jamais. Au grand jamais tu n’as oublié les artères qui mènent au cœur. Enchevêtrées. Les lignes et courbes sinueuses guidant la géométrie de tes fugues. La médina et ses anses. Tes errances d'enfant prodigue. Ni Tachfine ni Sofia ni les parfums du jardin Majorelle. Ni Jamaâ El Fna qui te tambourine à même les tympans, les herbes fleurant bon des narguilés, étourdissant serpents et leurs dompteurs sur l’immense place où il faisait bon t'égarer. Les jongleurs qui ravissent aux touristes leurs yeux et sous, l'enfant qui se hisse sur la pointe des pieds pour te rappeler, l’encens qui moutonne, t’aveugle et LE suffoque. Ni, tout autour des yeux, les moites guirlandes de lampes qui dansent.

Comment oublier tant d’images associées à tes racines, comment oublier ton Maroc, comment te défaire de ce parfum de la mère dont tu as prodigieusement arrosé chaque pli et repli de ta valise, au moment où tu as su enfin que les dés étaient joués ?

Ces myriades d'étoiles qui se bousculent dans la mouvance de la mémoire, gaufrées à même la prunelle, ces novæ qui peuplent tes rêves, ces lucioles qui voltigent à même les cils et hantent depuis l’éternité ta terre d’exil, jamais tu n’as pu t’en détacher.

Et puis tu as grandi.

Et il t’a fallu composer avec l’inconfort de cet état d’orphelinat. Sur la terre ravie qu’on voulait greffer en amont des racines, il t’a fallu te plier un moment au mektoub. Ou plutôt juste faire avec. En attendant l’opportunité de te défaire de ce ralliement forcé, le moment de leur balancer leurs quatre vérités à la face. Et reprendre en main ta destinée.

1982, la date butoir.

Il t’a fallu non pas un alibi pour te démarquer de cette fausse mère, la catin qui t’a serré enfant contre sa poitrine pour t’abuser. Et te baiser. Sauf ton respect.

Mais la RAISON. La preuve infamante, irrécusable de leur barbarie.

Quand tu as vu les crimes des sionistes au Liban, que Beyrouth fut livrée à ses assassins par Sharon, que la Shoah et l'Holocauste, les vrais, étaient l’œuvre de ces bons apôtres qui avaient enrôlé tes parents, que le sang versé à Sabra et Chatila rejaillirait fatalement sur quiconque le voit et ne fait rien pour l’arrêter ni le venger, tu ne pouvais plus aller plus loin.

Le jour même que les images de l’horreur sortaient de Beyrouth et commençaient à se répandre à travers le monde entier, tu as abjuré David et son étoile (8). En signe de purification. Et le Mur occidental et le Temple (9). De même que Jérusalem-Ouest (10) et tous les lieux infestés par les criminels. Juré, tu l'avais juré que la violence du peuple palestinien était légitime. Que le terrorisme prêté aux fedayins était un mensonge. Et qu'il était urgent de rendre à tes singes leur monnaie! La catin qui t'a baisé, enfant, devait l'être à son tour par l'homme!


(A suivre)

Gabès, 14 juillet 2010.

1- Exemple parfait de citoyen du monde, en dehors d'Israël Vanunu est reconnu à l'échelle planétaire comme tel. Il a agi dans le cadre de la désobéissance civile et dénoncé le danger que représente non seulement pour la région, y compris Israël, mais pour le monde entier, l'arsenal nucléaire israélien Les associations de défense de droits de l'homme, des institutions académiques internationales, la Fondation altermondialiste "Prix Nobel Alternatif" ont reconnu le mérite et le courage de Mordechai Vanunu, récompensé à maintes reprises.

2- Proverbe latin (la sentence est attribuée aussi à Cicéron).

3- Après avoir purgé 18 ans de prison, depuis sa libération en 2004 Mordechai Vanunu est assigné à résidence et interdit de quitter Israël. De 2004 à ce jour, il a été interpellé 22 fois par la justice pour non respect des restrictions qui lui sont imposées (défense d'avoir des contacts avec des étrangers et de sortir de Jérusalem-Ouest) Le 24 mai 2010 Mordechai Vanunu a été renvoyé en prison pour 3 mois. Il devrait être libéré le 23 août prochain. Mais libéré ne veut pas dire libre. Ce qui justifie la majuscule ici: seule l'autorisation à quitter ce pays (avec affranchissement de toute poursuite à l'extérieur par les agents du Mossad) permettra à Mordechai Vanunu d'être enfin libre.

4- Il va sans dire que les quelques noms donnés ici ne sont qu'un grain dans le chapelet. Ci-dessous une liste dressée par le journaliste militant José MOVIDAS RUBIO qui concerne quelques entreprises finançant l'État sioniste.
http://www.legrandsoir.info/Boycottons-les-collabos-de-l-etat-sioniste.html


5- Selon l’édition en hébreu d’Ynet daté du 13 Juin, Mordechai Vanunu, placé dans une prison sous haute surveillance, vit dans l’isolation totale au point même que personne, pas même le commun des geôliers ne savent où le localiser. Il pourrait bien être ce Mr X à propos de qui on lit : « Personne ne sait qui est Mr X. Ynet a appris qu’un homme avait été emprisonné depuis un certain temps dans l’aile 15 à la Prison Ayalon mais personne ne sait qui il est et quelles sont les chefs d’inculpation pour lesquelles il est emprisonné. Personne ne lui parle, personne ne le voit, personne ne lui rend visite, personne ne sait qu’il est en prison. Il a été mis dans une situation de séparation complète du monde extérieur »

6- En arabe : « Pardi ! c’est mon pays ! »

7- La famille nombreuse (composée des parents et leurs 12 enfants) s'est divisée en 2 groupes pour effectuer l'émigration. Mordechai Vanunu et 4 frères accompagnés de leurs parents constituaient le premier groupe.

8-
La crise de foi que Mordechai Vanunu a vécue à cette époque le conduira en un premier temps vers le bouddhisme, puis à se convertir au christianisme au sein de l'église anglicane. A partir de 2005, "John Crossman" sera son nouveau nom de baptême.

9- L’abjuration est à prendre au diapason du sens engagé dans la guerre des mots : ici ceux qui emploient l’expression « Mur occidental » sont dans le camp opposé de ceux qui disent « Mur des lamentations », « Mabqa » ou « Alboraq ».

10- Tout au long de l’assignation à résidence dont il fut l’objet depuis sa libération en 2004 et jusqu’à sa récente réincarcération, Mordechai Vanunu n’a cessé de demander à ce qu’on le déplace de Jérusalem-Ouest à Jérusalem-Est, et plus précisément dans la partie où la population arabe est enclavée. Chez Mordechai Vanunu, cette volonté de transfert est motivée non seulement par des raisons politiques évidentes mais aussi par l’instinct de survie, l’hostilité d’un environnement où les puritains de tout bord ne sont pas près de desserrer l’étau de la calomnie et de la persécution. Et l'on comprend davantage les risques liés à un tel environnement quand on se rappelle les conditions qui ont conduit à l'assassinat de Rabin en 1995.

source de l'image: desertpeace.wordpress.com

mardi 13 juillet 2010

Chat noir et chat blanc


Une amie sur Facebook m'a posé la question:

"Croyez-vous qu'il vaille mieux abolir les religions afin que celles-ci ne puissent plus servir de prétexte pour "placer les pions" des décideurs?"



Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé (Einstein). Alors que dire quand on voudrait abolir les religions?
Et de toute façon, dès qu'une idéologie tente d'abolir la religion elle s'érige vite d'elle-même en nouvelle religion, ou avatar de cette religion: les idéologies qui momifient le suaire de Jésus ou le cadavre de Lénine dans son sarcophage c'est grosso modo du kif-kif au même.
La croisade des croyants contre les impies et son équivalent à travers les grandes révolutions qui ont marqué les siècles récents ont fait à peu près le même nombre de martyrs. Et les dégâts causés par les dogmes des uns et des autres, le mal de tous les systèmes à pensée unique est quasiment le même.

A mon avis, et pour ne pas verser à mon tour dans ce système réducteur et injuste de la pensée momifiée, la religion en soi n'est pas le mal absolu ni même le mal tout court. Si mal il y a il faut plutôt le chercher dans la tendance de certains religieux à pervertir le message de base, les préceptes fondamentaux, communs à toutes les religions.

Nous dresser contre l'obscurantisme, la tyrannie de tout système à pensée sclérosée et sclérosante, stigmatiser le fanatisme d'où qu'il vienne et nous persuader en toute circonstance que sans tolérance ni générosité partagées il n'y a pas d'avenir pour l'humanité me sembleraient suffire pour ôter et aux "pions" et aux "décideurs" ce pouvoir négatif sur les hommes.

lundi 12 juillet 2010

Il y a quatre ans, mourait à Nantes Taoufik Amri

Ce lundi 22 novembre 2010, c'est le 4e anniversaire de la mort de Taoufik Amri. Tunisien de 33 ans, marié et père d'une fillette d'à peine trois mois, mort en France dans des conditions pour le moins embrouillées.

Dans la nuit du 22 au 23 novembre 2006, ce jeune ouvrier est interpellé par une patrouille de police, à Nantes, alors qu’il sort d’un bar. Cela se passe au centre-ville, en présence de témoins. Taoufik est accompagné de deux compatriotes qui sont à la fois ses amis et ses collègues. Tous trois travaillent dans le bâtiment et résident sur le chantier à Cholet (Maine-et-Loire). En raison des intempéries, il leur est impossible de travailler, ce jour-là. Taoufik aurait bien voulu en profiter pour rentrer à Alençon (Basse-Normandie) où il a laissé sa femme et son bébé. Ses amis, célibataires, l'invitent à faire plutôt une virée en leur compagnie à Nantes. Et comme il n'est pas du genre à contrarier des amis, d'autant que la virée mène toujours à un bistrot, c'est finalement la virée qui a pris le dessus.

Les trois amis passent la journée et une bonne part de la soirée à boire. Vers 22h et quelque, ils quittent le bar. Taoufik tient son veston sur un bras et se dirige vers un tabac. C'est à ce moment-là qu'une voiture de la police s'arrête à sa hauteur.
La patrouille est à la recherche d’un individu qui aurait volé à l’arraché un sac et, voyant que Taoufik titube, ivre, deux policiers descendent, l'embarquent et la voiture disparaît. Ses amis ne réagissent pas, croyant à un contrôle d’identité routinier. Taoufik n'a pas été menotté et les agents n'ont fait usage d'aucune brutalité. Pourquoi un contrôle à bord du fourgon et pas sur place? La police dira:"en raison d'une certaine tension dans la rue".

Taoufik Amri ne reviendra pas pour raccompagner ses compagnons de route et de soirée, ni ne répondra au téléphone, ni ne donnera le moindre signe de vie.
Et la police nantaise, pendant des jours et des jours, contactée aussi bien par les amis de Taoufik que par la femme de celui-ci, Française, a nié avoir interpellé l’intéressé. Sous la pression médiatique, la police a dû revenir sur ses déclarations par la suite pour reconnaître que l’interpellation a bel et bien eu lieu, mais en précisant que Taoufik a été relâché peu de temps après, à quelques mètres seulement du lieu où il fut embarqué. La police ajoute à ces déclarations que Taoufik El-Amri a été embarqué parce qu’il n’avait pas de papiers sur lui (ce qui était faux) et qu’il n’était pas ivre (ce qui était encore faux). Par ailleurs, entre police et témoins les horaires de l’interpellation ne concordent pas : minuit selon la police, entre 22h et 22h30 selon les compagnons de Taoufik. Un troisième témoin, commerçant nantais du centre-ville, aurait confirmé l’horaire soutenu par les compagnons de Taoufik. Quoiqu’il en soit, cette interpellation n’a été enregistrée sur aucune main courante. Quant à savoir pourquoi, seule la police nantaise serait en mesure d’en fournir l’explication (1).

21 jours après cette interpellation, on retrouve le portefeuille du disparu avec sa carte d’identité et sa carte bancaire, quelque part à proximité du canal Saint-Félix, à Nantes (2) . Et quelques heures plus tard, ce que tout le monde appréhendait déjà s’était confirmé : on retrouve le corps de Taoufik noyé dans ce même canal, repêché sous une péniche. Alors que l’AFP rapporte qu’il n’y avait pas de trace de violence apparente sur le corps du défunt, le ministère public, par la voix de Stéphane Autin fait état d’ecchymoses sur les bras. Cette même source révèle en plus l’absence d’eau dans les poumons(3) , ce qui, aux yeux des avertis, exclut l’hypothèse de la mort par noyade.
L’autopsie conclut à une mort par hydrocution, liée à une imprégnation alcoolique : un taux d’alcoolémie de 3.7 grammes au moment de sa mort. Mais à ce jour, aucune information médico-légale additionnelle ne permet de confirmer "la mort par hydrocution". Et trois policiers ont été suspendus de leur fonction pour « faux témoignage » et « délaissement » mais ces policiers ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire.
Le 7 février 2007, dans le cadre de l’enquête sur cette mort on apprend qu’un SDF a été mis en examen pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort -sans intention de la donner- de Taoufik.
Bouc émissaire ou à bon droit suspect, le SDF avait été pris en charge dans la nuit du 22 au 23 novembre, trempé et tremblant de froid, par les pompiers. Le SDF avait chuté quelque part dans un cours d’eau, mais de là à avoir rencontré Taoufik Amri ou s’être disputé avec lui, il le niera tout au long de l’enquête. En fait, le seul élément plus ou moins pondérant dans cette mise en examen semble découler des contradictions du SDF sur le lieu de sa chute : la Loire d’abord, puis l’Erdre, avant de reconnaître être tombé dans le canal Saint-Félix. Forcément, la thèse d’une altercation avec le disparu deviendrait dans ces conditions plausible.
Quant au fait que cette accusation contredise le rapport des légistes qui n’avaient alors « pas relevé de traces de violence, de blessures, de perforations ou de plaies » sur le corps du défunt, cela ne semble pas avoir été pris en considération par la police nantaise.

Toujours est-il que, le 9 avril 2008, le parquet de Nantes a mis hors de cause le SDF cité et réclamé par contre le renvoi devant la correctionnelle des 3 policiers incriminés pour faux témoignage et délaissement.

Et enfin, en date du 26 février 2009 le tribunal de Nantes a condamné ces 3 policiers pour les délits précités à 4 mois d’emprisonnement avec sursis.
La partie civile comme les accusés ont fait appel.

Un an et neuf mois après, le jugement en appel est de nouveau renvoyé aux calendes..nantaises! Prévu pour le mardi 14 septembre dernier, le procès a été reporté en raison de l'absence de l'un des avocats des policiers prévenus.


A.Amri
21.11.10

Notes:
(1) Les déclarations invraisemblables des trois représentants des forces de l'ordre, leurs faux témoignages constituent une preuve, et non des moindres, de l’implication de ces agents dans la mort de Taoufik.
(2) Ces papiers ont été remis à la police de Nantes par M. Guy Samson qui aurait déclaré les avoir trouvés à proximité de sa péniche le 23 novembre 2006. Il y a lieu de se demander ici pourquoi ce monsieur a conservé tels papiers durant 18 jours alors que la disparition de Taoufik était amplement médiatisée (sur la presse locale et nationale comme sur les chaînes de TV)
(3) Conférence de presse de M. Stéphane Autin du 14/12/2006.


- Les délits incriminés dans le code pénal français
* Le faux témoignage

Art. 434-13: "Le témoignage mensonger fait sous serment devant toute juridiction ou devant un officier de police judiciaire agissant en exécution d'une commission rogatoire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende.

Toutefois, le faux témoin est exempt de peine s'il a rétracté spontanément son témoignage avant la décision mettant fin à la procédure rendue par la juridiction d'instruction ou par la juridiction de jugement".

Art.434-14: "Le témoignage mensonger est puni de sept ans d'emprisonnement et de 100000 euros d'amende :

1° Lorsqu'il est provoqué par la remise d'un don ou d'une récompense quelconque ;

2° Lorsque celui contre lequel ou en faveur duquel le témoignage mensonger a été commis est passible d'une peine criminelle"

Extrait du Code pénal français – Section 2
Article 223-3

Le délaissement, en un lieu quelconque, d'une personne qui n'est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son état physique ou psychique est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende.
Article 223-4

Le délaissement qui a entraîné une mutilation ou une infirmité permanente est puni de quinze ans de réclusion criminelle.

Le délaissement qui a provoqué la mort est puni de vingt ans de réclusion criminelle.








Mis à jour il y a environ 10 mois · ·

إرفعوا أيديكم عن ظاهر المسعدي

منذ ساعات قليلة فقط وتحت ستار الليل تعرض بيت الأخ والرفيق ظاهر المسعدي و عائلته إلى الرمي بالحجارة على مدى 3 ساعات من طرف عصابة كانت تردد تهديدا مروعا ذا بعد سياسي واضح :" سنذبحكم يا خائني الوطن " ولم تقف هذه العصابة عند هذا الحد بل ذهبت أبعد من ذلك حيث عمدت إلى فتح باب البيت عنوة بقصد الدخول وترويع المعني و عائلته وربما اقتراف الجريمة التي تهدد بها. ولم يكن لعائلة المسعدي من خيار آخر سوى التسلل من البيت واللجوء لأحد الجيران للإحتماء به في حين اضطر ظاهر للقفز من أعلى السور حتى يتمكن من طلب الإستغاثة. وعند وصوله إلى مركز الشرطة ما ر اعه إلا أن يرفض العون المكلف بالدوام في هذه الليلة فتح الباب له معللا هذا الرفض بأن المركز يغلق أبوابه بعد السادسة ليلا
أي معنى لامتناع هذا العون عن أداء الواجب المناط بعهدته؟ هل هذا العون مكلف بحماية المواطنين أم دوره يقتصر على حراسة المركز؟ وماحاجة التونسيين إلى هذا المركز المحروس حين ينتهك اللأمن و الأعراض وتقترف الجرائم على مرأى ومسمع ممن عهدت إليهم مهمة حماية المواطنين؟
وما معنى أن يردد على مسامعنا ليلا نهارا أن تونس هي بلد الأمان والمؤسسات والقانون وحين نلجأ للقانون والمؤسسات والعيون الساهرة على بلد الأمان نحظى بجواب كهذا الذي تلقاه ظاهر المسعدي من العون المشار إليه سابقا؟
وأخيرا وليس آخرا : يا من صادرتم حقنا في الرأي و تنادون جهرا بسفك دمائنا على مذابح الوطنية الخالصة ارفعوا أيديكم عن "خائني
الوطن " فكلنا ظاهر المسعدي

Au pays de la sécurité, des institutions et des lois


Dans la nuit du 29 au 30 mai courant, Dhaher El- Meessadi et sa famille ont été réveillés par un tapage injurieux ( bruits et coups) qui a semé la terreur dans la paisible maison.
Jets de pierres sur la porte, les murs et les fenêtres, injures tonitruantes et, qui pis est! menaces de mort: tout cela s'est passé à Métouia, petite ville de la banlieue nord de Gabès, en Tunisie, le pays de la sécurité, des institutions et des lois.

Cet abominable tapage nocturne a duré trois heures aux dires de Dhafer. Trois
heures au cours desquelles le cri:" Nous vous égorgerons, traîtres de la Patrie" a été répété sans arrêt. Et comme si la menace de mort ne suffisait pas, comme si la terreur de cette famille avait besoin d'être amplifiée davantage les auteurs de cet acte criminel sont allés plus loin. Ils ont défoncé la porte de la maison, ce qui a forcé la famille à échapper in extremis par-derrière pour chercher refuge chez des voisins. Dhafer, quant à lui, a dû sauter par dessus la clôture de la maison pour aller prévenir la police, les appels téléphoniques entre-temps lancés étant restés sans réponse.
Arrivé au poste de police, Dhafer a beau frapper à la porte, beau crier qu'il avait instamment besoin d'assistance, il ne reçoit en guise de "secours" que la notification verbale de l'agent assurant cette nuit-là la permanence: "le poste est fermé à partir de 18 h".
Au pays de la sécurité, des institutions et des lois, voila un exemple, et non des moindre, du devoir scrupuleusement accompli par ceux qui veillent sur notre sécurité nationale.
Est-il besoin de rappeler que la non-assistance à une personne en danger, dans tous les pays et sans exception pour le nôtre, est un délit sanctionné par le code pénal.
Nous ne nous permettrons pas d'anticiper sur les suites que les autorités tunisiennes donneraient à cette affaire, mais il y a fort à parier que cet agent, irresponsable ou complaisant, au mépris de la loi et des institutions officielles ne sera pas poursuivi.

Pourquoi?
Parce que Dhafer El-Messadi est militant actif de l'U.G.T.T (Union Générale des Travailleurs Tunisiens) et du P.D.P. (Parti Démocratique Progressiste). Parce que les opposants, leurs familles, amis sympathisants et compagnie sont des "traîtres". Parce que la sécurité nationale n'est assurée qu'aux "citoyens honnêtes et rangés". Parce que les auteurs de ce tapage nocturne sont justement des citoyens honnêtes et rangés
.

A. Amri
12.07.10


Prélude mal joué

Encore une fois, la Marseillaise a été sifflée. Cette fois-ci chez nous, au stade de Radès, ce dimanche 30 mai 2010.
Alors qu'une rencontre sportive internationale et surtout amicale est censée rapprocher les peuples ou les nations représentés par les équipes qui y sont engagées, alors qu'on voulait une ambiance de fête et d'amitié aussi bien sur le terrain que sur les gradins, dans ce stade surnommé "Joyau de la Méditerranée" et dans un registre plutôt discordant le prélude de ce dernier Tunisie-France a été encore une fois mal joué. Entaché de fausses notes qui jurent autant avec le glatissement des Aigles (ou Aigles de Carthage* si vous voulez glatir plus haut!) qu'avec la voix habituellement chaude et accueillante du peuple tunisien dans son ensemble. Et de sa jeunesse en particulier.
Comme son précédent sur le sol français, ce prélude a été marqué de sifflets. Même si les moyens techniques ont permis d'étoffer ces sifflets, que le jeu des deux équipes et l'irréprochable esprit sportif dont elles ont fait preuve nous ont fait momentanément oublier le triste incident, il n'en reste pas moins que les Tunisiens ne voudraient ni ne pourraient se reconnaître dans un tel comportement.
Que ces jeunes aient un message à transmettre aux politiques français, on voudrait bien le comprendre si le contexte s'y prêtait. Mais siffler la Marseillaise ou tout autre hymne national, et dans ce contexte précis, c'est profaner d'abord l'hymne de son propre pays. C'est aussi offenser tant et tant d'hommes et de femmes qui n'ont rien à voir avec notre "message d'abrutis", dont certains, voire beaucoup aiment et défendent la Tunisie et qui, comme nous, refuseraient à bon droit cette injure injustifiée.Sans oublier que ce présumé message, quelle qu'en soit la nature, au vu même des lois physiques qui le régissent n'a aucune chance de passer. Si ce n'est sérieusement parasité.
Tunisiens et fiers de l'être, oui. Nous ne sommes pas indifférents aux problèmes de notre communauté en France, oui. Nous avons ceci ou cela à reprocher aux dirigeants français, oui. Mais le chauvinisme, le fanatisme, la xénophobie, entre autres formes d'intolérance qui sévissent un peu partout sur ce monde , ne doivent pas avoir droit de cité dans notre pays.




* Périphrase qui désigne l'équipe tunisienne de football.

آخر ماصدر لهيثم مناع: الدكتاتورية في مختلف تعبيراتها


أحد التعبيرات البارزة فيما يسمى الدكتاتورية الباردة في تونس -والمصطلح لمؤلف الكتاب- أنك لن تجد هذا العنوان لا على رفوف مكتباتنا التجارية ولا في أكشاك محطات القطارات أو باعة الصحف، وهذا على الأقل في المنظور القريب، بل أنك لن تجد حتى مستندات الإشارة للكتاب وصاحبه على حد السواء حين تهديك إلى عناوينها محركات البحث على الويب بحيث لا يمكن تقديمه هنا إلا باعتماد المقال الملحق مع الإشارة إلى ان هذا المقال للدكتور هيثم مناع كتب ونشر إبان حملة "البيعة " .
http://www.haythammanna.ne
t/
http://www.achr.nu/achr.ar
.htm

Halte à la persécution de Me Abderraouf Ayadi!

Depuis tantôt une éternité, Maître Abderraouf Ayadi est dans le collimateur du pouvoir. Livré aux appareils policier et médiatique de ce dernier, il a essuyé au fil des ans et sans répit le feu nourri des uns et des autres. Et contre toute attente, cet homme est toujours DEBOUT. Intact.
Cela n’est pas de nature à calmer la hargne de ce pouvoir. Ces derniers jours, Me Ayadi est menacé dans l’ultime réduit qui lui tient encore d'asile vivable dans son pays, son dernier carré de survie et de « liberté conditionnelle », en l'occurrence le toit de sa famille. Au long feuilleton de persécutions étatiques contre cet homme s’ajoute ainsi un nouvel épisode, tout aussi sordide et écœurant que ses précédents.
Après les campagnes de diffamation, les harcèlements policiers quotidiens, les agressions verbales -et plus graves encore- physiques répétées, les appels téléphoniques anonymes et les menaces de mort, après l' incendie criminel de son cabinet et, selon toute vraisemblance, l'attentat manqué, après les saccages et la mise hors circulation de sa voiture, après sa privation de l'exercice effectif de la profession (et la liste est encore longue), c'est au tour de la terreur judiciaire de prendre le relais.
Sous couvert de redevances fiscales impayées, l'assignation à saisie établie par l'État et la menace de saisie domiciliaire qui pèse désormais sur Me Ayadi sont plus qu'alarmantes. Elles interpellent toutes les consciences vives, à l'intérieur du pays comme à l'extérieur, pour en prendre acte.
Pourquoi cette obstination aveugle à vouloir traîner dans la boue Maître Abderraouf Ayadi?
Au commun des têtes nos persécuteurs ont su apprendre l'essentiel du code d'allégeance. Se courber et acquiescer. Acquiescer et se courber. Ou, à la rigueur, encaisser et se courber. Mais en aucun cas piper, ou lâcher le moindre mot qui tranche avec le son de cloche du pouvoir et des béni-oui-oui.

Et depuis le temps qu'ils tentent en vain de l'assagir, de la tasser ou styler un tant soit peu sur les épaules de l'avocat intègre ou du non moins intègre opposant, la tête rigide et toujours haute de Me Ayadi leur a prouvé qu'elle n'a rien de commun avec le commun des têtes. Elle encaisse, et encaisse bien! mais jamais n’acquiesce ni ne se courbe !
Irrépressible, irréductible, incorrigible. Bref, elle a tout pour leur déplaire et les déranger. Voilà pourquoi ils s'acharnent si sordidement contre cet homme. Faute de pouvoir réel sur l'étendue de son rayonnement politique, ils se rabattent sur ses ressources de vie. Et ils ne lésinent sur aucun moyen pour réduire ou mettre à néant celles-ci: siège policier permanent autour du cabinet de travail, intimidation systématique de la clientèle, calomnies visant à le discréditer au plan professionnel, poursuites fiscales, actes de vandalisme contre ses biens de toute nature. Et la panoplie ne s'arrête pas là.


Ils veulent la tête de cet homme; je n'opinerai pas de la mienne!
Halte à la persécution de Me Abderrouf Ayadi!
Halte à toutes les formes de chantage politique et d'intimidation à l'encontre des avocats !* Halte au mépris de la Constitution et à la mainmise du régime sur les institutions judiciaires, sans lesquels de tels crimes ne seraient pas permis dans notre pays!


* Maîtres Ayadi, Mouattar, Abbou, Nasraoui, pour ne citer que quelques noms.

Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ? Mahmoud Darwich

Le trait saillant qui distingue feu Mahmoud Darwich de ses pairs, en Palestine ou dans le monde arabe, c'est sa capacité à toucher non seulement le lecteur "frère", mais aussi, au delà des clivages et des hostilités politiques ceux qui sont dans le camp opposé. Sa verve et l'universalité de son écriture sont telles que de nombreux Israéliens, y compris certains dirigeants -et non des moindres- n'ont pas manqué de reconnaître la force et la beauté de cette plume hors-pair. D'ailleurs, de son vivant comme après sa mort Mahmoud Darwich n'a cessé d'être traduit en hébreu.
Ce n'est pas tout. Il y a une dizaine d'années, Yossi Sarid alors ministre de l'Éducation dans le gouvernement de coalition d'Ehud Barak (1999-2001) a proposé d'insérer quelques uns de ses poèmes au programme du secondaire. Ehud Barak s'y est opposé.
Venant d'un représentant de l'extrême-gauche laïque, cet hommage à Darwich ne serait pas assez surprenant. Mais que dire quand l'extrême-droite elle-même, à travers un dur des durs de la taille d'Ariel Sharon, associe son nom à un tel hommage?
Le poète, l'écrivain en général ne choisit pas ses lecteurs; ce sont ces derniers qui le choisissent. Et lorsque s'exprimant sur ses favoris en matière de littérature arabe, Sharon élit Darwich et ne cache pas le plaisir et l'intérêt qu'il trouve à lire surtout "Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude?"(1) on comprend davantage la valeur poétique inégalée de ce poète.
Ci-dessous la traduction  et le texte dans sa version arabe.

Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?

« Où me mènes-tu, père ? »
- Du côté du vent, mon enfant !
Alors qu’ils sortaient de la plaine
Là où les soldats de Bonaparte
Avaient érigé une colline
Pour guetter les ombres
Sur la vieille muraille de Âkka (2)
« N’aie pas peur
Disait un père à son fils
N’aie pas peur des balles qui sifflent
Colle-toi au sol pour survivre
Sains et saufs
Nous serons tantôt au sommet
D’une montagne du nord
Et nous reviendrons
Quand vers les leurs au loin
S’en retourneront les soldats
- Et qui
Après nous, père
Habitera la maison?
- Elle restera telle quelle
Comme par le passé
Mon enfant »

Il a tâtonné
Tel un organe de son corps
La clé
Et rassuré
Alors qu’ils traversaient
Une clôture d’épines
Il enchaîna:
« Souviens-toi, mon enfant
Ici les Anglais
Ont crucifié ton père
Deux nuit durant
Sur les rameaux épineux
D’un figuier de barbarie
Sans pour autant
Lui arracher un aveu
Tu grandiras, mon enfant
Et à ceux qui se relayeront
Pour prendre les fusils
Tu raconteras les annales du sang
Consignées sur le fer …
- Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?
- Pour qu'il tienne compagnie à la maison, mon enfant,
Car en l’absence des leurs
Meurent les maisons »
De loin
L’éternité ouvre ses portes
A la voiture nocturne
Et les chacals des contrées sauvages
Glapissent
A la face d’une lune apeurée
« Sois solide comme ton grand-père,
Dit un père à son fils,
Et grimpe avec moi
La dernière côte des chênes
Souviens-toi, mon enfant
C’est ici que le Janissaire (3)
Est tombé de sa mule
Alors résiste avec moi
Pour le retour
- Quand le retour ?
- Demain!
Tout au plus dans deux jours,
Mon enfant »
Un lendemain insouciant
Mâchait déjà le vent
Derrière eux
Dans les interminables nuits d’hiver
Et des soldats de Joshua ben Nun (4)
Érigeaient une forteresse
Avec les pierres de leur maison
Alors qu’ils haletaient
Sur le sentier de Cana (5)
« Notre Seigneur Jésus
Dit le père
Est passé un jour par ici
Il a converti l’eau en vin
Et Il a dit tant et tant
De choses sur l’Amour
Mon enfant,
N’oublie pas demain
Et souviens-toi
De ces forteresses croisées
Que les herbes d’avril
Avaient mâchées
Sitôt le départ des soldats"

Mahmoud Darwich
Traduit par A.Amri

12 juillet 2010


_____________________
Notes:

1- "Ça m'a fait comprendre l'attachement des Palestiniens à leur terre» disait Sharon à propos de ce poème.
2- Ville palestinienne occupée en 1948, rebaptisée depuis la judaïsation Saint-Jean-D’Acre.
3- Au pluriel, c’est l’élite de l’infanterie turque à l’apogée de l’empire ottoman. Composée exclusivement d’anciens prisonniers de guerre européens.
5- Valet de Moïse et, selon la Torah, son successeur. Chef militaire qui permit aux juifs de sortir du Sinaï, désert de l’errance, et traverser le Jourdain.
6- Ville de Galilée, associé au miracle des Noces qui porte son nom.
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لماذا تركت الحصان وحيداً..؟



إلى أين تأخذني يا أبي؟
إلى جهة الريح يا ولدي …

… وهما يخرجان من السهل ، حيث
أقام جنود بونابرت تلاً لرصد
الظلال على سور عكا القديم ـ
يقول أبٌ لابنه: لا تخف. لا
تخفْ من أزيز الرصاص ! التصقْ
بالتراب لتنجو! سننجو ونعلو على
جبل في الشمال ، ونرجع حينَ
يعود الجنود إلى أهلهم في البعيدِ

ـ ومن يسكن البيت من بعدنا
يا أبي ؟
ـ سيبقى على حاله مثلما كان
يا ولدي !

تحسس مفتاحه مثلما يتحسس
أعضاءه ، واطمئن. وقال لهُ
وهما يعبران سياجاً من الشوك :
يا ابني تذكّرْ! هنا صلب الإنجليزُ
أباك على شوك صبارة ليلتين،
ولم يعترف أبداً. سوف تكبر يا
ابني، وتروي لمن يرثون بنادقهم
سيرة الدم فوق الحديدِ …

ـ لماذا تركت الحصان وحيداً؟
ـ لكي يؤنس البيت ، يا ولدي ،
فالبيوت تموت إذا غاب سكانها …

تفتح الأبدية أبوابها من بعيدٍ ،
لسيارة الليل. تعوي ذئاب
البراري على قمر خائف. ويقول
أب لابنه: كن قوياً كجدّك!
واصعد معي تلة السنديان الأخيرة
يا ابني، تذكّر: هنا وقع الانكشاريّ
عن بغلة الحرب ، فاصمد معي
لنعودَ

ـ متى يا أبي ؟
ـ غداً. ربما بعد يومين يا ابني!

وكان غدٌ طائشٌ يمضغ الريح
خلفهما في ليالي الشتاء الطويلة
وكان جنود يهوشع بن نون يبنون
قلعتهم من حجارة بيتهما. وهما
يلهثان على درب (قانا): هنا
مر سيدنا ذات يوم. هنا
جعل الماء خمراً. وقال كلاماً
كثيراً عن الحب، يا ابني تذكّر
غداً. وتذكر قلاعاً صليبية
قضمتها حشائش نيسان بعد
رحيل الجنود

بلجيكيا، شريكة في الجرائم؟ بقلم نخبة من أحرار بلجيكيا

كتب هذا النص غداة القرصنة الإسرائيلية على قافلة كسر الحصار على غزة وهو نص مذيل بتوقيع نخبة من المفكرين الأحرار في بلجيكيا (أساتذة جامعيون ونشطاء من مختلف الفعاليات المكونة للمجتمع المدني) ورغم القيمة الثابتة لكل الموقعين رفضت صحيفتان بارزتان في بلجيكيا بالإضافة لجريدة لوموند الفرنسية نشر النص بتعلة ضيق المجال. وقد جاء الرد السلبي للصحف الثلاثة متزامنا أو يكاد أي زهاء 18 دقيقة بعد تلقيها لهذا النص مما دفع بأصحابه لنشره خارج قنوات الإعلام التقليدية مشفوعا بالدعوة الملحة لكل الأصدقاء بالمساهمة في توسيع دائرة بثه قدر المستطاع وقد قمت بترجمته للعربية استجابة لهذا النداء وأرجو بدوري أن يتبنى كافة أصدقائي على الفيس بوك نداء هؤلاء الأحرار بتقاسم النص في نسختيه الأصلية والمترجمة حتى يصل هذا الصوت المدوي إلى حيثما شاء أصحابه ولكم جزيل الشكر
أحمد العامري

بلجيكيا، شريكة في الجرائم؟
بتاريخ 2009 تبنى مجلس حقوق الإنسان في الأمم المتحدة قرارا يدين إسرائيل لعدم تعاونها مع لجنة التحقيق برئاسة القاضي غولدستون وكان تقرير هذا الأخير قد خلص إلى ما يفيد "أن جرائم شبيهة بجرائم الحرب، وربما في ظروف معينة بجرائم ضد الإنسانية قد ارتكبت من طرف الجيش الإسرائيلي ونشطاء فلسطينيين أثناء الحملة الإسرائيلية على غزة نهاية ديسمبر 2008
ماذا فعلت بلجيكيا عند التصويت على هذا القرار؟ امتنعت عن التصويت.
مليون ونصف شخص، وهم سكان غزة، يعيشون في شريط من الأرض يساوي1 % من مساحة بلجكيا في حالة إنسانية كارثية وذلك منذ جوان 2007 تاريخ سريان الحصار غير القانوني الذي تفرضه عليهم اسرائيل وعندما حاولت قافلة بحرية مدنية كسر هذا الحصار وتقديم مساعدة إنسانية للمحاصرين هوجمت في المياه الدولية من الجنود الإسرائيليين الذين قتلوا وجرحوا وأسروا عددا ما يزال عير محدد من المدنيين من بينهم خمسة بلجيكيين وعندما يعرض مجلس حقوق الإنسان في الإمم المتحدة على التصويت قرارا بشأن إنشاء "بعثة تحقيق أممية" في هذا الشأن ماذا تفعل بلجيكيا؟ تمتنع عن التصويت.
يبرر الحصار المفروض على غزة بأنه عقاب لحماس بعد استيلائها على السلطة قي جوان 2007 ولكن بأي حق تمنع حماس من ممارسة السلطة وهي التي كسبت في جانفي 2006 و على مجمل الأراضي التي يسيرها بنسبة او بأخرى الفلسطينيون الإنتخابات التي تؤهلها لتلك السلطة؟ بأي مبرر أخلاقي يشرع لعدم أحقية حماس في ممارسة السلطة وأحقية حزب اليمين المتطرف لوزير الخارجية الإسرائيلي في ذلك؟
تتهم حماس بأنها تريد تدمير إسرائيل وهو ما يفترض تبرير كل العقوبات المسلطة على سكان غزة ولكن المطلب الأساسي لحماس شأنها في ذلك شأن كل الحركة الوطنية الفلسطينية منذ قيام دولة إسرائيل سنة 1948 هو حق الرجوع للاجئين الذين أطردوا من ديارهم أو أجبروا على الفرار وهو حق تكفله المادة 13 من الإعلان العالمي لحقوق الإنسان وكذلك القرار 194 الصادر عن مجلس الامن الدولي. بأي مبرر أخلاقي يخول ل"شعب" أن يعود لأرض يزعم أنها كانت لأجداده منذ ألفي سنة مضت في حين يمنع لمن كان على هذه الأرض حتى 1948 ولأبنائه أو أحفاده الرجوع إليها؟
في الواقع، أو بالنظر للمارسة العملية نجد أن الحركة الوطنية الفلسطينية، بما فيها حماس، تقبل بالتنازل عن حق استرجاع كامل الأرض مقابل إقامة وطن على ما يمثل نسبة 22 بالمائة من فلسطين التاريخية التي احتلتها إسرائيل سنة 1967 وبصفة أشمل فإن مشروع السلام الذي تبنته القمة العربية سنة 2002 يطرح اعتراف الدول العربية باسرائيل مقابل انسحاب هذه الدولة من الأراضي التي احتلتها في 67 وهي نفس الأراضي التي صدر بحقها قرار مجلس الأمن الدولي عدد 242 الذي يطالب إسرائيل بإخلائها .
ولكن ومنذ معاهدة أوسلو التي يعود تاريخها إلى سنة 1992 نرى مسار السلام القاضي بإنشاء دولتين لشعبين متجاورين معطلا. ومن يعطله؟ من المسؤول؟ هل يعقل أن نصدق ما يقال من أن الضعيف ، المحروم من دولته، هو الذي يمنع القوي من منحه دولته؟ حين تتخلى المقاومة الفلسطينية عن العنف يتم توسيع الإستيطان، وحين تلجأ المقاومة إلى خيار العنف تجد إسرائيل في هذا الخيار ذريعة لتبرير تجميدها لمشاورات السلام.
حرب على لبنان، حصار ثم حرب على غزة، اغتيالات تستهدف قادة سياسيين فلسطينيين، توسع مستمر للمستعمرات، واليوم هجوم في عرض البحر على مدنيين ينتمون لأكثر من 40 دولة مختلفة، وفي كل مرة ترفع إسرائيل نفس المبرر: حجتها كدولة فوق حجج الحق وكل المؤسسات الدولية. إن استخفافا كهذا بالمجتمع الدولي لا يمكنه أن يقوم دون تواطؤ ورضى الحكومات في الولايات المتحدة والإتحاد الأروبي. ومما لاشك فيه أنه لم يبق لمسالمي قافلة "غزة حرة" ثقة تذكر في المنظمات الأممية للتعبير عن رفضهم لحصار غزة ولذلك دفعوا مقابل الجبن الذي أبداه ممثلوهم السياسيون ثمنا باهضا ، بلغ حد الحياة لدى البعض، في حين لم يسارع هؤلاء الساسة بإبداء عبارات الشجب تجاه إسرائيل إلا بهدف إخفاء إعاقتهم لكل عمل نافذ المفعول تعاقب به الدولة العبرية. وما انضمام إسرائيل الأخير لمنظمة التعاون والتنمية الإقتصادية وتزكية ذلك الإنضمام بإجماع الدول المنضوية في هذه المؤسسة بما فيها بلجيكيا إلا دليل قاطع على هذا التواطؤ.
هل ثمة حاجة للتذكير بأن بلجيكيا صنفت سنة 2007 كخامس مصدر للسلاح الأروبي نحو إسرائيل؟ هل ثمة حاجة للتذكير بأن المطارات البلجيكية تبقى نقطة العبورالإلزامية للواردات الإسرائيلية وأن الاتحاد الأوروبي هو أكبر شريك تجاري لاسرائيل؟
هل ثمة حاجة للتذكير بأن القانون الدولي يعترف بشرعية المقاومة المسلحة في حالة الاحتلال وأن الشعوب غالبا ما تلجأ لتبني العنف بما فيه أحيانا أشكال الإرهاب كرد على القمع الاستعماري؟
هل ثمة حاجة للتذكير بأن الغالبية العظمى من العالم غير الغربي، فضلا عن جزء متنام من الرأي العام لدينا، يستنكرون ازدواجية ممثلينا السياسيين ويرون أنها تضر بمبادئنا وقيمنا الديمقراطية؟
وبالتالي بقدر ما يتوجب علينا توثيق هذا التواطؤ السلبي لسلطاتنا علينا بالشروع في الكنس أمام بيوتنا.
كيف يمكن لنا كمواطنين في بلجيكا أن ننأى بأنفسنا من الإبادة العرقيةللفلسطينيين الجارية أمامنا؟
إن فهمنا الجيد لمصلحتنا الوطنية يحتم علينا أن نرد بالإيجاب على نداء المجتمع المدني الفلسطيني الذي يطالب بمقاطعة إسرائيل طالما استمرت هذه الأخيرة في انتهاك القانون الدولي.


. التوقيع
جميلة بوعجاجة -أستاذة في الإقتصاد -جامعة بروكسال الحرة
جان بروكمونت - أستاذ جامعي - جامعة بروكسال الحرة
سهيل شيشاح-أستاذة في الإقتصاد -جامعة بروكسال الحرة
جان ماري درمانيي - محام وقاض سابق
جمال السمري - عالم اجتماع
أسكار فلور- عن المركز الجهوي للطاقات المتجددة وتننسيق التضامن مع اللاجئين
بهار كيمنيغور - عضو في حزب الجبهة الشعبية -تركيا
أوليفيي موكونا- صحفي
مونيك امبكا فوبا - مخرجة سينمائية
آن مورلي - أستاذة جامعية - جامعة بروكسال الحرة
نوريا والي- عالمة اجتماع - جامعة بروكسال الحرة
بيار بيكسينان- أستاذ علوم سياسية - المدرسة الأروبية
أرور فان أبتال وعبدالله بودامي- مؤلفا كتاب "لنتحدث عن إسرائيل".

La Belgique, complice de crimes de guerre ?

En 2009, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies adopte une résolution condamnant l'absence de collaboration d'Israël à l'enquête de la commission conduite par le juge Goldstone. Son rapport concluait que des « actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l'humanité » avaient été commis par l’armée israélienne et des militants palestiniens lors de l’offensive militaire israélienne contre Gaza fin décembre 2008. Que fait la Belgique lors du vote de ladite résolution? Elle s'abstient !

1,5 millions de Gazaouis survivent dans une bande de terre équivalente à 1% de la superficie du territoire belge, en situation de catastrophe humanitaire depuis l’embargo illégal imposé par Israël en juin 2007. Un convoi civil maritime tente de forcer ce blocus en apportant une aide humanitaire aux assiégés. Il est assailli dans les eaux internationales par les militaires israéliens qui tuent, blessent ou enlèvent un nombre encore indéterminé de civils dont 5 Belges. Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU vote une résolution relative à la mise en place d'une "mission d'enquête internationale". Que fait la Belgique? Elle s'abstient !

Le blocus de Gaza est justifié par la prise du pouvoir par le Hamas en juin 2007. Mais pourquoi celui-ci ne pourrait-il pas exercer le pouvoir, alors qu'il a gagné les élections en janvier 2006 dans l'ensemble du territoire plus ou moins administré par les Palestiniens? En quoi le Hamas serait-il moins légitime que le parti d’extrême-droite du ministre israélien des Affaires étrangères ?

Le Hamas est accusé de vouloir détruire Israël, ce qui est supposé justifier toutes les sanctions contre les habitants de Gaza. Mais la revendication fondamentale du Hamas, comme de tout le mouvement national palestinien depuis la création d'Israël en 1948, c'est le droit au retour pour les réfugiés expulsés ou ayant fui à l'époque. Au nom de quoi refuse-t-on à des réfugiés de rentrer chez eux après un conflit? De plus, ce droit est sanctionné à la fois par l'article 13 de la Déclaration Universelle des droits de l'homme et par la résolution 194 du Conseil de Sécurité de l'ONU. Mieux, comment peut-on considérer qu'un « peuple » a le droit de « revenir » sur une terre habitée par ses supposés ancêtres il y a 2000 ans, mais que les habitants de cette terre en 1948 ou leurs enfants n'ont pas ce droit ?

En pratique, le mouvement national palestinien, y compris le Hamas, accepte de renoncer à ce droit et se borne à demander l'établissement d'un Etat palestinien sur les seuls 22% de la Palestine historique conquis par Israël en 1967. Plus globalement, un plan de paix adopté par le Sommet arabe en 2002 propose la reconnaissance d’Israël par les Etats arabes en échange de son retrait des territoires conquis en 1967. Ceux-là même que la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l'ONU exige qu'Israël évacue.
Depuis le « processus de paix » d'Oslo, qui remonte à 1993, cette solution -deux Etats pour deux peuples - est bloquée. Mais par qui ? Comment peut-on penser que c'est le faible, celui qui n'a pas d'Etat, qui empêche le fort de lui en octroyer un ? Quand la résistance palestinienne est non violente, on étend la colonisation. Quand elle devient violente, Israël en prend prétexte pour justifier l'arrêt des négociations.

Guerre du Liban, blocus et assauts contre Gaza, assassinats ciblés de leaders politiques palestiniens, extension constante des colonies, et aujourd'hui, attaque en haute mer de civils ressortissants de plus de 40 pays différents. A chaque fois, Israël oppose la même justification : sa raison d’Etat prime sur le droit et les institutions internationales. Un tel mépris de la Communauté internationale n’est possible que par la complaisance conciliante des gouvernements des Etats-Unis et de l’Union européenne.

Sans doute les pacifistes du Free Gaza Flotilla n’avaient-ils plus grande confiance dans les organisations internationales pour exprimer leur refus du blocus de Gaza. Ils ont cher payé, certains de leur vie, la lâcheté de leurs représentants politiques, souvent si prompts à condamner verbalement Israël pour mieux occulter leur obstruction à toute action coercitive sanctionnant l’état hébreu. La récente adhésion d’Israël à l’OCDE à l’unanimité de ses membres, dont la Belgique, n'est pas faite pour les contredire.

Faut-il rappeler qu’en 2007 la Belgique fut le cinquième exportateur d’armes européen vers Israël ?
Faut-il rappeler que les aéroports belges demeurent des points de passage obligés pour les importations israéliennes ? Que l’Union Européenne est le premier partenaire commercial d’Israël ?
Faut-il rappeler que le droit international reconnait la légitimité de la résistance armée en cas d’occupation ? Que face à la répression coloniale, les peuples recourent bien souvent à la violence, y compris parfois sous des formes terroristes ?

Faut-il rappeler que l'immense majorité du monde non occidental, ainsi qu'une partie croissante de notre opinion publique, s'indignent de la duplicité de nos représentants politiques et considèrent que celle-ci discrédite nos principes et valeurs démocratiques ?

Il convient donc de prendre acte de la complicité passive de nos Autorités et de balayer devant notre porte : comment pouvons-nous en tant que citoyens de Belgique nous désolidariser de l’ethnocide en cours des Palestiniens ?

Notre intérêt bien compris doit nous mener à répondre positivement à l'appel de la société civile palestinienne demandant le boycott d'Israël tant qu’il violera le droit international.

Jamila Bouajaja (Economiste ULB)
Jean Bricmont (Professeur UCL)
Souhail Chichah (Economiste ULB)
Jean-Marie Dermagne (Avocat et ancien Bâtonnier)
Jamal Essamri (Sociologue)
Oscar Flores (CRER - Coordination de solidarité avec les refugies)
Bahar Kimyongür (Membre du Front populaire - Turquie)
Olivier Mukuna (Journaliste)
Monique Mbeka Phoba (Réalisatrice)
Anne Morelli (Professeure ULB)
Nouria Ouali (Sociologue ULB)
Pierre Piccinin (Professeur Sciences-Po Ecole Européenne)
Aurore Van Opstal & Abdellah Boudami (Co-auteurs de « Israël, parlons-en »)

اسرائيل بين خارطة الكيان المحتل وخارطة النفوذ الصهيوني

بروتوكولات شيوخ صهيون، بالنسبة لليهود، تفوق التوراة من حيث أهميتها، إذ أنها تمثل دستورهم الحقيقي ونهج حياتهم.(الدكتور يوسف زيدا مدير المتحف التابع لمكتبة الإسكندرية)

"ويجب علينا الحرص بشكل خاص ودقيق في التعامل مع هذه المسألة(مسألة البيانات الخاصة بمستعملي الأنترنت) و سنضع أدوات لاستغلال الإنترنت تحت غطاء تسميات لا تثير الشبهة مثل غوغل، ياهو، الفيس بوك، وسنقدم هذه الأدوات كوسيلة لتسهيل الاتصال ونشر المعلومات على الصعيد العالمي. لكن في الحقيقة هي ستوفر لنا بيانات حاسمة بالنسبة لمشروعنا من حيث السيطرة على العقل وبالإضافة إلى ذلك سنغرق الأنترنت بفيض المنشورات الإباحية لإفساد أخلاق الأمم وسنغرق الأعداء بطوفان الرسائل الغير مرغوب فيها كجانك إيميل، والسبام (والتسمية الأخيرة مشتقة من منتج ثانوي للحوم الخنازير)...ونحن في طريقنا إلى تجنيد عملاء يتظاهرون بأنهم نيجيريين سوف يتكفلون ببعث رسائل البريد الإلكتروني للمعنيين بالطوفان بقصد الاحتيال على الأفراد واستخدام هذه الأموال لقضيتنا"

بروتوكولات حكماء صهيون الجديدة (افتتاحية الأهرام ) - 2002 ترجمة (أ.ع) عن المصدر



حين تفتح صفحتك على الفيس بوك أو تويترأو مايسبيس من بين أكبر ما يسمى بالشبكات الاجتماعية على الأنترنت، أو تطلب غوغل أو ياهو بحثا عن معلومة، أو تشاهد مقطع فيديو على يوتيب أو ديليموشيون(1) هل يتبادر إلى ذهنك أنك ربما تكون بصدد التعامل مع جنود إسرائيليين يعملون في الخفاء وبدهاء خططوا للاندساس في حاسوبك، أو فناصين في غاية الخطورة من نفس المعسكر يترصدون ليلا نهارا حركاتك ويعرفون عنك ما لا يعرفه أقرب المقربين (2)؟
لا، إذ من غير المعقول أن تتصور إسرائيل على هذا المدى القريب جدا منك.
هل يمكن أن يتبادر لذهنك أن كل خدمة تقدم لك على العناوين الرقمية المذكورة -وهي قطرات في المحيط- وكل نقرة منك فوق الروابط المعروضة عليك في إطار الخدمات المرتبطة بتلك العناوين، بما فيها الرابط الذي أتى بك لهذا المقال يمكن أن تجعل منك حليفا موضوعيا لإسرائيل ومن حيث لا تدري داعما ماليا لها(3)؟
غوغل الراعي الرابع لأعمال الخير الإسرائيلية : تمويل الهجرة لاسرائيل

لا، إذ من غير المعقول أن تتصور نفسك مطبعا مع الكيان الصهيوني وبصفة أشد مورطا إلى هذه الدرجة في علاقة مزعومة ومشينة كهذه.
حين تغمز لك أحد منشطات روتانا بعينيها الذابلتين وتدعوك بلسان عربي فصيح للتنازل لها عن عقلك ولو لساعة، هل يتبادر لذهنك ولو لجزء من الثانية أن وراء الغمزة والدعوة اللطيفتين قوة رهيبة فاعلة تحركها إسرائيل؟
الوليد بن طلال في لقاء حميمي مع روبرت مردوخ : صفقة بيع الجزء الأول من شبكة روتانا للصهاينة والبقية آتية

وإذا صح لهذه القوة أن توسع من دائرة نفوذها على المدى القريب او البعيد، هل بوسعك أن تتصور قناة تلفزية مثل الجزيرة يمكنها أن تحركك، عن وعي أو من حيث لاتدري، في الإتجاه المعاكس، بالمعنى التام للكلمة، لتكون "محايدا" في الصراع العربي الإسرائيلي، إن لم نقل متعاطفا مع الشعب اليهودي المسالم والمهدد في وجوده من أعداء السلام؟
هل لديك أدنى فكرة عن أشخاص مثل سرجاي برين وزكرباك ماك ونواح غلاس وكارل إيكاحن وروبارت مردوخ(4)؟
قد تقول لا أو تقول ربما ولكن ليس بالقدر الكافي، ومعك حق لأن أسماء كهذه لا ترد على هامش مسابقات الفنانين أو في أخبار الرياضة أو فضائح السياسيين حتى تجد من الرواج الإعلامي قدرا كافيا يؤهلها للفت انتباهنا وهي بالمناسبة أسماء تفضل الابتعاد قدر الإمكان عن الأضواء الكاشفة وتتكتم كثيرا فيما يمت بصلة مع نشاطها وخاصة الأبعاد العقائدية والسياسية لهذا النشاط (5) .

ومهما يكن يبدو من السهل للعرب أو غيرهم تحديد إسرائيل بالإستناد للخارطة الجغرافية لهذا الكيان حتى وإن كانت هذه الخارطة لا تقف عند رسم مسبق أو خط أقر بالمواثيق الدولية باعتبار قابليتها اللامحدودة للاتساع كل يوم وفق سياسة الاستيطان المعروفة و يبدو من السهل أيضا تحديد الأعلام الفاعلة لهذا الكيان بالاعتماد على أسماء ألفنا ذكرها ولا نحتاج إلى معاجم أو ما شابهها من مستندات موثقة يشكل أو بآخر، للوقوف على جوهر دورها في ساحة الصراع الدائر على أرض فلسطين. فصور شخصيات من أمثال نتانياهو وبييريز وشارون وغيرهم تكاد تكون أوضح في مخيلة العام إقليميا كان أو دوليا من الملامح الراسخة عن الحاكم المباشر هنا أو هناك..
ولكن لا يمكن لأحد أن يدعي اكتمال الصورة لديه ما لم يضع في الاعتبار أولا أن للخارطة الإسرائيلية أكثر من امتداد جغرافي على مستوى العالم سواء في أمريكا وأروبا أو غيرها من الدول الحاضنة لجاليات يهودية، وهي جاليات ينشط معظمها في تقديم المساندة العلنية بشتى أشكالها للحركة الصهيونية، وثانيا أن أغلب الأسماء الفاعلة في القرار الإسرائيلي ليست موطنة داخل الكيان المحتل وإنما تعمل تحت جنسيات مختلفة وعباءات شتى قد لا تحصى بحكم تغلغلها في أعلى المراتب نفوذا بالعالم وسيطرتها على أهم مراكز القرار السياسي ومصادر المال وقنوات الإعلام والاتصال(6) ضمن ما اصطلح على تسميته بالطابور الخامس لإسرائيل.

يوتيب يخصص قناة تلفزية بأكملها للدعاية الصهيونية

وقد نشرت صحيفة " جروسلام پست " في عددها الصادر بتاريخ 18. 5 . 2010 قائمة (7) تحصي فيها أهم الشخصيات اليهودية الفاعلة محليا ودوليا، أو ذات التأثير حسب تعبير اليومية الناطقة بالانجليزية، ضمنتها 50 اسما بارزا جلها لا يعني شيئا في الثقافة الشائعة المشار إليها آنفا ولكنها بليغة في معنى النفوذ بمقتضى الصلاحيات المسندة إليها سواء كان ذلك على مستوى السياسة او المال او الثقافة والإعلام والقائمة لا تحتاج لتعليق إضافي أو تقدير أكثر تفصيلا بخصوص المكاسب التي يجنيها الكيان المحتل من هذا النفوذ.

قائمة جيروسلام بوست بتاريخ 8 ماي 2010
القائمة الكاملة
1- بنيامين نتنياهو – الوزير الأول الإسرائيلي 2- بن برنانك (رجل اقتصاد ومدير البنك المركزي للولايات المتحدة) 3- راحم إيمانويل ( رئيس الأركان في البيت الأبيض) 4- سرجاي برين (مؤسس غوغول) 5- شاي اغاسي ( مؤسس باتر بلاس، شركة رائدة في مجال الطاقات البديلة) 6- دومنيك ستروس كان (مدير صندوق النقد الدولي) 7- شيمون بيريز (رئيس اسرائيل) 8- دافيد اكسلرود (المستشار الأول في البيت الأبيض) 9- ألان درشوفيتش (أستاذ القانون ومحامي اسرائيل) 10- إلينا كاغان (المرشحة للمحكمة العليا لأمريكا ومقربة من أوباما) 11- سولو ألان (رئيس مؤتمر رؤساء كبرى المنظمات اليهودية الاميركية وصديق الرئيس باراك أوباما) 12 – ايهود باراك (وزير الدفاع الإسرائيلي) 13- اروين كوتلر (نائبة في البرلمان الكندي وناشطة حقوقية) 14- ميخائيل بلمبارغ (شيخ مدينة نيويورك) 15- برنارد كوشنير (وزير الخارجية الفرنسي) 16- غابي اشكنازي ( رائد جنرال اسرائيلي) 17 – ستنلاي فيشر (محافظ البنك الإسرائيلي) 18- أفيغدور ليبرمان (وزير الخارجية الإسرائيلي) 19- ادلسون شيلدون (مقاول ومدير أعمال خيرية أمريكي) 20- بينيش دوريت (رئيسة المحكمة العليا) 21- نتان شراسكي (رئيس الوكالة اليهودية) 22- روت بادر جانسبورغ (عضوة في محكمة العدل العليا بالولايات المتحدة) 23 – زكربارغ مارك (مؤسس الفيس بوك) 24 – موشي كنتور (رئيس المؤتمر اليهودي الأوروبي ) 25- ميخائيل ستانهارت ( مستثمر وراعي للأعمال الأدبية) 26- مرتيمان زكرمان (ناشر) 27- رونالد لودر ( رئييس المؤتمر اليهودي العالمي وابن ايستي لودر) 28 – لاري ايليزون (مؤسس أوراكل) 29- روت ارنون ( عالم الكيمياء الحيوية ومكتشف للعديد من الأدوية) 30- ايلي ويسل ( كاتب محرز على جائزة نوبل) 31- ستيفين سبيلبارغ (سينمائي) 32- الحبر جوناتن ساكس ( كبير أحبار المملكة المنحدة) 33- زكر جيف ( الرئيس المدير العام لشبكة ان.بي.سي العالمية) 34- جوزيف ليبرمان (سيناتور أمريكي) 35- اريك كنتور ( عضو في الكنغرس) 36- لي رزنبارغ ( رئيس ايباك - عنوان اللوبي الصهيوني في الولايات المتحدة) 37- ريتشارد غولدستون ( قاضي دولي من أصل جنوب-افريقي) 38- توماس فريدمان (صحافي في نيويورك تايمز) 39- حائيم صابان ( قطب اعلامي في الولايات المتحدة) 40- جيريمي بن امي ( المدير التنفيذي لــجي ستريت –لوبي يعمل لصالح أنصار السلام في اسرائيل) 41- شاري اريزون ( صاحب بنك هبواليم – أكبر أثرياء إسرائيل) 42- سيمون فاي ( سياسية واكاديمية فرنسية) 43 – ارفينك مسكوفيتس ( قطب أمريكي يشتري بعائدات القمار بيوتا في القدس ويمنحها لليهود) 44- جيل ماركوس ( محافظ بنك جنوب إفريقيا وصديق مانديلا) 45- برنار خنري ليفي ( الفيلسوف المليونير) 46- بوب ديلان (موسيقار) 47- رومان ابرفامينتش (رجل أعمال واليغاركي (حاكم اقلية)الروسي والمالك لنادي شلسا الانجليزي) 48- ساشا بارون كوهين ( ممثل) 49- لوسيان فرويد ( فنان تشكيلي –حفيد سيغموند فرويد- لوحاته تباع بأسعار خيالية) 50- عمري كسبي ( لاعب كرة سلة محترف في نادي ان.بي.سي الأمريكي)
وفيما يلي الأسماء والصفات كما نشرت بالنص الفرنسي على هذا الرابط
http://www.contre-info.com/la-liste-des-50-juifs-les-plus-influents-dapres-le-jerusalem-post


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1- قبل وصول ساركوزي وزمرته للسلطة كان لديليموشيون هامش لا يستهان به من الحرية سمح للعديد من أنصار القضية الفلسطينية بالنفاذ إليه واستعماله كمنبر معاد للصهيونية ولكن بعد استحواذ "الدولة" (كغطاء لمجموعات النفوذ الصهيوني) على نسبة 51 بالمائة من أسهم الشبكة تم حذف نسبة كبيرة من الحسابات المصنفة بخانة المعادين للسامية.
2- غوغل سرب أو هو متهم بتسريب معلومات خاصة بمستعمليه يفترض أن تبقى سرية ولمدة محددة في خزان معطياته حتى أن السلط المهتمة بحماية سرية المعطيات ذات الطابع الشخصي في 10 دول (وإن كان من ضمنها إسرائيل) وجهت بهذا الخصوص رسالة مشتركة لمسؤولي غوغول للتذكير بأهمية احترام الحق المتعلق بالحياة الخاصة لمستعملي الأنترنت.
ويجدر التذكير بان فضيحة تسريب المعلومات هذه سبقتها فضائح أخرى ليس أقلها ما تعلق بإسهام غوغول في مناصرة حزب الجمهوريين إبان الحملة الإنتخابية الفارطة لرئاسة الولايات المتحدة.
3- تعد شركة غوغول من الأوائل على المستوى الإقتصادي وذلك بفضل هيمنتها على سوق "الكلمات المفاتيح" التي توفر
نسبة هامة منها مداخيل إشهارية كبيرة. ويعد مؤسسها سارجاي برين رابع أبرز الشخصيات اليهودية في مجال النفوذ والتأثير.
4- هم على التوالي: المؤسس والمالك لفيس بوك ومؤسس غوغول ومؤسس تويتر والمالك لجزء كبير من أسهم ياهو وصاحب أكبر قطب إعلامي داعم للصهيونية "نيو كربوراشين"، كلهم يهود وفيهم من صنف ضمن الــ50 شخصية اليهودية المؤثرة.
5- أحد أمثلة التكتم على هذا النشاط طرد جان مارك أحد الموظفين العاملين بغوغل سنة 2005 وبعد عشرة أيام من قبوله بالمؤسسة لمجرد أن الأخير نشر بعض انطباعاته عن الشركة في مدونته الرقمية.
6- يجدر التذكير هنا بامتداد النفوذ الصهيوني نحو المجال الإعلامي العربي بدءا بباقة روتانا بعد تمكين عملاق وسائل الإعلام "نيو كربوراشين" من 9 في المائة من اسهم الباقة (قابلة لأن تصبح في المدى القريب 18 بالمائة) ووصولا إلى محاولات اشتراء "الجزيرة" من طرف حائيم سابا أحد اكبر أقطاب الإعلام الصهيوني والمحاولات لحد الساعة ماتزال قائمة
http://www.jpost.com/

معا في السراء والضراء ضد النازي نجاد: هذا أحد اسرار زواج مردوخ بطلال

Sécurité et médiamensonge: la ratatouille niçoise

« Filmé par une caméra de surveillance dans la ville de Nice. Ceci est un enregistrement vidéo pris par la caméra de l’entrée d’un immeuble. Cela se passe en France, aujourd'hui.
Voilà la FRANCE d’aujourd’hui avec les gens courageux des banlieues !!! Mais où est la justice. Deux choses possibles : Tu es d' accord avec ce que tu vois sur la vidéo et tu ne dis pas un mot, Tu es indigné, et tu fais suivre à tous tes contacts!!! Question de conscience... »Audrey Mennillo.(1)

Le message est on ne peut plus clair, Audrey Mennillo.
Mais dans un contexte où la mondialisation a permis aux grands de mettre le grappin sur tout ce qui paye ou promet de payer, y compris l'import-export d’immondices où certains futés trouvent incessamment des créneaux pour consolider leurs valeurs boursières et du même coup "morales", il arrive que la caméra de surveillance tronque joliment la vérité, nous joue des tours de passe-passe ahurissants!
Quand fiction et réalité s’acoquinent au point de se confondre pour servir « à bon droit » et endroit les citoyens, la formule incantatoire par laquelle tu interpelles la justice peut s'altérer d'elle-même, et -faute de crédit à cette base- servir de vulgaire oripeau pour couvrir la haine.
Je sais que, tout compte fait, tu peux être de bonne foi. Que tu n’es pas la première ni la dernière à avoir « succombé » à cette pipée. Que la toile est partout truffée de leurres pour nous piéger en diverses circonstances. Mais à force de constater la soutenance de l’insoutenable dans ce commentaire "momifié" depuis tantôt 3 ans ou plus, envers et contre les protestations répétées, même l’argument de bonne foi que je tente de faire valoir ici ne peut verser, objectivement, que dans ce jeu de dés pipés..

« J'en ai marre de recevoir des messages suite à cette vidéo, dis-tu, alors je précise à tous que cette vidéo et ce commentaire ont été envoyé par une ancien gendarme à la retraire pour faire passer et voir la réalité des choses. Si personne n'est touché bah c'est bien malheureux, les commentaires sont plus visés sur NIce ou la Banlieue que sur l'agression en elle même qui je pense est tout de même grave non . Chacun ses priorités... "

Sauf respect de tes priorités sur lesquelles j’aurai à revenir, tu aurais tort de t’emporter ainsi contre ceux qui t’« importunent ». Parce que ces derniers ne demandaient qu'une chose: restituer à son contexte authentique cette vidéo. Personne ne t'a demandé quoi que ce soit sur ta source d'information. En tout cas pas l’auteur de ces lignes. Néanmoins, puisque tu en parles, « gendarme à la retraite » ou autre source tout aussi digne de foi ne pourraient en aucun cas répondre de la part qui t’incombe dans la diffusion de l’information. Ni atténuer le moindrement ta responsabilité vis-à-vis des retombées pouvant s’ensuivre. Si tu attribues à cette vidéo une identité niçoise alors que tu sais pertinemment qu’elle provient de Washington, c’est qu’il y a nécessairement une bonne raison à tes yeux pour déformer ainsi la vérité. Au regard de la loi, même si tu t’en fiches, c’est un délit qui s’appelle faux et usage de faux. Mais va quand même! Michel Collon, Paul-Eric Blanrue, Bruno Guigue, Pascal Boniface, et j’en oublie, ne me contrediront pas si j’affirme que sans tous les mensonges dont on nous submerge, il serait bien difficile de plaider la cause de la vérité!.

« Les commentaires sont plus visés sur NIce ou la Banlieue que sur l'agression en elle »
Oui, mais Nice et la Banlieue sont déjà saturées de ces immondices. Pourquoi leur rajouter ce luxe importé des U.S.A ?
Quand le détail « Nice et Banlieur » s'avère tendancieux, l'information devient intox, mésinformation, médiamensonge. Et quand quelqu’un, voire plusieurs t’interpellent à ce sujet pour te dire qu’occulter à bon escient la vérité, nonobstant ce désir farouche de nous faire
« voir la réalité des choses », peut causer plus de mal que le bien escompté de cette ratatouille niçoise de mauvais goût, il est de ton devoir de museler les "importuns", d’apporter à ce commentaire la mise à jour nécessaire, la rectification demandée. Sans quoi tu nous donnes la preuve, et tu l’aurais fait, que tu cautionnes l’effet pervers de l’information, tu souscris aux intentions malveillantes, que je prête à des fascistes sionistes (2) impénitents, guidant ce commentaire mensonger.

« Chacun ses priorités » dis-tu.
Tu crois qu’en attisant la haine tu pourras résoudre le problème de l’insécurité ? Tu te trompes ! Tu crois qu’en salissant ainsi ceux qui ont l’épiderme noir ou basané tu vas expurger la langue française des référents à la « vermine » et au « kachner » ? Tu te trompes !
Pour que les tiennes soient pertinentes -et je parle encore de tes priorités- il ne fallait pas passer sous silence le problème de fond: l'injustice et l'exclusion. Des amis, en guise de commentaire à cette vidéo, ont invoqué la loi de la jungle. Ils n’ont pas tort de dire cela. Et personne ne pourra te contester, à toi ou à qui que ce soit, le besoin légitime, instinctif, de sécurité. Que ce soit en France ou ailleurs, dans les banlieues ou les centres-villes, c’est une question vitale pour tout le monde. Et il est de ton droit d’en faire une priorité. Mais la sécurité et l'exclusion ne peuvent jamais faire bon ménage. La sécurité et l'injustice, de Nice à la Courneuve, de Mellassine à Sidi Bouzid, de Johannesburg à Chicago, et j'en passe, ne peuvent sous quelque latitude cohabiter.
Et puisqu’on parle de jungle, ayons le courage de dire aussi que l’arbre ne devrait pas cacher la jungle.

Qui dit "loi de la jungle" reconnaît déjà l'implacable principe de survie qui justifie chez les animaux le recours à la violence. En même temps que la sélection de la cible de prédilection dans cette terrible logique et ce contexte précis.
Et là sur la vidéo gobée d’un trait « à l'état brut », toi et moi dirions que les hommes n'auraient rien à envier à leurs consanguins de la jungle, si ce n'est que ces derniers sont au dessus de tout jugement moral.
Évidemment l'analogie serait quelque peu faussée ici si on occulte le fait que, dans le monde animal, prédateur et proie n'appartiennent jamais à la même espèce. Même si le jargon scientifique prête parfois à la confusion. Tu pourrais regarder le doigt là où le « sage » tente de te montrer la lune, et alors je précise : ne va pas croire que je veuille dire par-là que sur cette vidéo l’agresseur est prédateur et, selon la même logique, l’agressée est proie. Non, mon propos est tout autre. Et tant pis, si le sage se fait encore mal entendre !
A la télé comme sur cette vidéo, on ne te montrera jamais les vrais prédateurs. Le principe du médiamensonge est partout le même, basé sur la manipulation ou la troncature de l'information. Et du support qui la véhicule. On s'arrange toujours pour masquer la tête de la bobine, la part qui incombe aux saigneurs. Et lorsque la m… couvre de sa puanteur intenable les saignés, les champions de l’imposture n’en demandent pas mieux pour piper encore le jeu.

Ce Noir américain qui s’en prend ici à une vieille mémère, immigrée grecque, à Washington, aux U.S.A (3) et non à Nice en France, serait-il prédateur comme porte à le croire cette vidéo ?
J’ai quelques raisons de dire que celui qui se laisse piéger par une caméra surveillance n’en a pas une chez lui (mais ce n’est pas une raison suffisante d’attaquer ceux qui en ont ! passe encore s’il avait visé de ce côté-là : ici c’est un nu qui pille un mort, comme dit l’adage arabe !)(4). Ni ne peut avoir le minimum vital qui l’empêche de végéter dans la médiocrité ou la misère. Autrement il nous aurait épargné et le spectacle de la vidéo et ce topo. J’ai quelques raisons de croire qu’un voyou qui agresse de la sorte une personne aussi vulnérable n’en serait pas arrivé à une telle bassesse si les prédateurs du système économique ne l’y avaient pas en quelque sorte condamné. J’ai quelques raisons de croire que s’il avait eu la moindre chance pour se faire épargner une telle descente aux enfers, cette vieille dame ne l’aurait pas croisée sur son chemin, ou alors le croisement se serait produit dans d’autres circonstances
A. Amri
09.07.10





4- La vieille dame agressée était une petite marchande ambulante qui vendait des bérets.



Vidéo de l'agression

vendredi 11 septembre 2009

Que vous ne verrez pas


Aujourd'hui, le monde dit libre commémore son 11-9 étasunien. Mais il est un autre 11 septembre dont ce même monde ne se souvient plus. Contre l'amnésie et les ségrégations commémorielles, une pensée pour le Chili dont on a assassiné la démocratie naissante le 11 septembre 1973. Aux victimes des escadrons de la mort de toutes les dictatures.


Mémorial en hommage aux victimes assassinées par la dictature militaire chilienne, entre 1973 et 1990 : une partie des noms des militants politiques exécutés.

des hommes

que vous ne verrez pas

n’entendrez pas

ne lirez pas


des hommes qui rentrent chez eux un soir

comme tous les soirs

qui ne soupçonnent rien

qui ne se retournent pas

sauf une dernière fois

pour pivoter sur eux-mêmes

tituber un dernier pas

et tomber

surplombés par des masses noires

et silencieuses

que vous ne verrez pas

n’entendrez pas

ne lirez pas

des femmes

qui ont préparé le dîner un soir

comme tous les soirs

qui ne soupçonnent rien

parfument leurs chambres

et attendent encore

que vous ne verrez n’entendrez ni lirez

hommes et femmes

pris en filature un soir

qui ne soupçonnent rien

qui pensent à un foyer une nuit ou à rien

le temps de gagner

l’insoupçonnable traquenard

que vous ne saurez pas

des pays

exécutoirs

pour exécuteurs

exécutions

et silences


A. Amri

Malakoff - Juillet 1980

(Publié dans un ouvrage collectif, édité par Ghislain Ripault Table Rase - Paris 1980, dans le cadre de la campagne internationale pour la libération de Abdellatif Laâbi)



A Kamel Matmati, Fethi Louhichi, Abbas Mellouhi, Walid Hosni,

respectivement disparus et introuvables depuis 1991, 1996, 2002, 2009.
A Mohamed Allani et Khaled Zghal qui ont connu le même sort, à des dates que je n'ai pu établir.
A tous ces Tunisiens kidnappés par la police et jamais revenus aux leurs. Ces Tunisiens dont la plupart seraient morts de longue date, mais personne n'en a la certitude, les cadavres, les traces des arrestations, la police même qui a procédé à ces arrestations sont absents pour confirmer ou infirmer quoi que ce soit.

Aux parents de ces disparus dont certains ne sont plus de ce monde.







Quand les médias crachent sur Aaron Bushnell (Par Olivier Mukuna)

Visant à médiatiser son refus d'être « complice d'un génocide » et son soutien à une « Palestine libre », l'immolation d'Aar...