dimanche 15 mai 2011
Riadh Chraïti: un combat pour la justice et la dignité
Ce n'est pas étonnant (Riadh Chraïti - traduit de l'arabe)
Des volées d'illusions
passent à fleur de la fenêtre
mon ami est hanté ce matin
par la voix du laitier
L'enfant s'affaisse sur une planche
sur la boue
il skie
tel un riche sur la neige de la Suisse
Ma bien-aimée rentre à l'instant
de sa soirée de la veille
Ce n'est pas étonnant
Mon verre est toujours souffrant de vide
Mes cahiers, les eaux des fous s'en amusent
en font des cerfs-volants
Les volées d'illusions
décident enfin d'entrer par la porte
J'ouvre la fenêtre et sors
Riadh Chraïti , poète tunisien
Traduit par A.Amri
15.05.11
Du même auteur:
Salutation à une patrie
Textes narratifs traduits par Mortadha Labidi
Texte en arabe:
لا عجــــبْْْْْْْْْْ
أسراب الوهم تمرّ قرب النّافذة
صاحبي مهوس هذا الصّباح بصوت بائع الحليب
الطفل يرمي بدنه على خشبة فوق الطّين
يتزحلق كما غنيّ فوق ثلوج سويسرا
حبيبتي تعود التوّ صباحا من سهر البارحة
لا عجــــبْْْْْْْْْْ
كأسي دائما مصاب بالفراغ
كراريسي ،تلهو فيها مياه المجانين
تصنع منها طائرات
أسراب الوهم تقرّر أخيرا الدّخول من الباب
فأفتح النّافذة و أخرج
رياض الشرايطي
Riadh Chraïti : Salutation à une patrie (poème traduit de l'arabe)
Bonsoir mon ombre diffuse
sur les joues des portes closes
Bonsoir ma plume
Ô mon sang répandu
sur le canon de ma feuille, bonsoir
Armé jusqu'aux dents du vide de mon tabac
et du désert de mon verre
Je lis l'ululement de mon moi
et je me vois balbutiant
devant mon premier pas
Bonsoir mon premier pas!
Compagnon de mon oppression, et ma portée
Bonsoir
Agrippé à ma poussière
A ma table
A ma nostalgie
A mes reliefs par dessus ma cité
Je diffuse ma face sur la sienne
et sur son vacarme le mien
Tandis que mes talismans sont sur elle
Bonsoir ma cité
Bonsoir ô cité où l'incendie
s'est fait chic quand il a débuté
Un martyr dans son sang
criblé de balles quand les balles ont éclaté
Bonsoir martyr
Ô passager des arcs du meurtre gratuit,
transitant vers les fleurs de la Casbah
Tu laves les cils de la patrie
avec du sang rutilant d'amour
Bonsoir, ô sien sang rassis comme le vent
ô son sang pénible, extrait du faîte du jour
Bonsoir acclamations du passager
traversant les fragrances du sens
Ô corps d'étoiles
qui se précipitent à l'entrée du pays
Armoires de désirs
Membres de l'écorce du feu
J'ai vidé dans le vagin des libertins
la lumière
Bonsoir ô lumière/ mort
Est mort qui est mort
Est toujours vivant qui vit encore
Flanqué d'une saison bondée de moi
et me protégeant de mon hier
Il descend plein
comme quelqu'un ayant pour saule la lune
sur une progéniture de météores
venus des emplacements de rosiers
Donc bonsoir quartier disparu et existant encore
Ô toi faisant irruption
par une blessure errant sur mes pages
rassemblant mes fragments épars
élisant domicile dans une rue
amourachée d'une eau à portée débridée
J'aménage en conséquence ma voix
pour chanter les mystères du matin et de la rosée
Alors bonsoir à vous et à moi
Ryadh Chraiti
Traduit par A.Amri15.05.11
_______________ Le texte dans sa version arabe:
تحيّة إلى وطن
عمت مساء يا ظلّي المنتشر على خدود الأبواب المغلقة
عمت مساء يا قلمي ،
يا دمي المسفوك على فوهة ورقي ،
عمت مساء ،،
مدجّج بفراغ تبغي و قفر كاسي ،
أقرأ نعيق أناي ،
فأجدني متلعثم قدّام أوّل خطاي ،
عمت مساء يا أوّل خطاي ،
يا قرينة قهري ، و مداي ،
عمت مساء ،،
متشبّث بغباري ،
بطاولتي ،
بغربتي ،
و بتضاريسي فوق مدينتي ،
أنشر على وجهها وجهي ،
و على ضجيجها ضجيجي ،
و عليها تمائمي ،
عمت مساء مدينتي ،
عمت مساء ،،
عمت مساء يا مدينة تأنّق فيها الحريق حين ابتدأ ،
و شهيد مضرج بالرّصاص حين انطلق ،
عمت مساء أيّها الشّهيد ،
أيّها العابر أقواس القتل المجّانيّ ، لزهر القصبة ،
تغسل أشفار الوطن بدمّ ناصع العشق ،
عمت مساء يا دمه الرّصين كالرّيح ،
يا دمه الشّاق، المشتقّ من قمّة النّهار ،
عمت مساء ، يا هتاف العابر في طيوب المعنى ،
يا فيالق نجوم تتدافع عند مدخل البلاد ،،،
خزائن الشّهوات ،
أعضاء قشرة النّار ،
أفرغت في مهبل انفجار الضوء ،
عمت مساء يا أيّها الضوء / الموت ،
مات الذي مات ،
و مازال حيّ الذي زال ،
يصطحب فصلا مكتظا بي يحميني من أمسي ،
ينزل مكتملا كما صفصافة البدر ،
على نسل شهب جاءت من مرابض الورد ،
فعمت مساء أيّها الحيّ الذي زال و مازال ،
أيّها الدّالف من جرح هائم في صحائفي يجمّع أنحائي ،،
و يبثّني في طريق تتعشّق ماء مطلوق المدى ،
فأهيّئ صوتي لإنشاد أسرار الصّباح و النّدى ،
فعمتم مساء يا أنتم ، و أنارياض الشرايطي
mercredi 11 mai 2011
Silence, on torture!
La poésie engagée n'a de sens que déclamée et montrant de l'index l'ennemi à abattre. En cela, Ayat n'a enfreint aucune loi du genre, aucune morale littéraire ou éthique artistique. Néanmoins, l'oligarchie, le pouvoir en général, les dictatures arabes en particulier, n'aiment pas les poètes, les vrais. Car il y a les flagorneurs, ou lèche-bottes, d'un côté et les poètes de l'autre. Ces derniers sont de tout temps debout. Ne savent pas opiner de la tête dans le sens approbateur. Répugnent à se courber ou prêter allégeance.
Pour avoir été de cette race-là, Ayat ne pouvait que pécher à l'endroit du pouvoir. Et elle a péché. Elle a commis le "délit" de critiquer plus d'un symbole de la monarchie, entre autres le roi et son premier ministre, tous deux des al-Khalifa. C'est un lèse-majesté qu'elle paiera très cher.
Fin mars, dans la vague de répressions qui s'est abattue sur le Bahreïn pour mater la révolte, Ayat est embarquée par la police qui la séquestre dans un lieu inconnu et -comme on en aura la confirmation plus tard- soumet à la pire torture qu'on puisse imaginer. En même temps, partout où ses parents crient leur détresse ils butent soit contre le black-out total sur le sort de leur fille soit sur le cynisme de ceux qui "voudraient bien lancer un avis de recherche si les intéressés acceptent d'abord de signer une déclaration portant disparue leur fille". On imagine aisément le calvaire de ces parents se déplaçant jour après jour de poste en poste, frappant à toutes les portes, téléphonant à tel et tel, sans réussir à avoir la moindre nouvelle de leur fille.
Mi-avril, soit plus de deux semaines après l'arrestation de Ayet, un appel anonyme parvient aux parents pour leur dire enfin que leur fille se trouve à un hôpital militaire. Arrivés sur le lieu, ces derniers ont juste le temps de constater que Ayat est dans le coma. Cause: hémorragie consécutive à un viol répété, telle est la constatation des médecins, vraisemblablement perpétré par plusieurs policiers jusqu'à ce que la victime en soit tombée dans l'état ayant nécessité son hospitalisation. Les efforts des médecins pour secourir la jeune fille sont vains. Ayat succombe des suites de ce crime innomé, sous les yeux de ses parents.
A.Amri
11.05.11
Page dédiée à la mémoire de la martyre sur Facebook
samedi 12 mars 2011
Arrêtez d'insulter le peuple!
Permettez-moi de vous rappeler que c'est le peuple qui vous a permis d'accéder à la primature. Et ce peuple est encore capable de vous en congédier s'il vous juge indigne de la charge.
Vous êtes au poste de premier ministre pour une période de transition, un épisode éphémère. Et les conditions dans lesquelles vous avez été investi de cette fonction sont censées vous éclairer assez sur les tares reprochées à votre prédécesseur pour n'en être pas vous-même prévenu.
Il semble que ni vous ni votre ministre de l'intérieur n'avez assimilé les règles du jeu politique propre à la révolution. Quand le peuple vous somme d'en finir avec le système Ben Ali, qu'il crie:" RCD, dégage!", qu'il descend dans la rue et monte par deux fois à la Kasbah pour en chasser les imposteurs, vous êtes censé avoir reçu cinq sur cinq le message en vertu duquel vous êtes l'actuel premier ministre.
Or pour oser reconduire dans leurs fonctions des administrateurs de la dictature déchue, comme ce fut le cas récemment avec 117 délégués issus du RCD dissous, que la décision vous revienne directement ou soit du seul ressort de votre ministre de l'intérieur, vous donnez l'impression que vous n'avez tiré aucune leçon des deux sit-in de la Kasbah. Au peuple qui crie:" RCD, dégage!" vous rétorquez de manière pour le moins insultante: "Engageons des RCD!"
Le peuple qui a bouté hors du bureau que vous occupez votre prédécesseur l'a fait parce que ce dernier et une bonne partie de son équipe devaient impérativement suivre leur maître. Incarnant de facto les tentacules de la pieuvre benalyenne, la tête de cette pieuvre étant tranchée il serait absurde de soutenir que ces appendices sont sains, qu'ils peuvent s'adapter à la révolution ou que celle-ci puisse les résorber ou s'en accommoder dans cette phase transitoire.
Nonobstant vos déclarations et vos promesses, vous donnez l'impression que vous êtes incapable de rompre réellement avec l'époque révolue. Vous donnez aussi l'impression que vous êtes incapable de comprendre le sens réel de la révolution. Et ce déphasage par rapport au sens de l'histoire et à la volonté du peuple risque de vous emporter vous aussi dans le sillage de ceux qui ont grossièrement insulté le peuple.
Si vous êtes là pour tenter de nous jouer un autre tour de passe-passe, dites-vous que le peuple en a assez qu'on le méprise et qu'on se méprenne encore sur son compte. Dites-vous que ce peuple est prêt à remonter à la Kasbah pour faire valoir ses droits si besoin. Sinon, épargnez au pays et à vous-même cette agaçante tartuferie dont les Tunisiens ne veulent plus.
Le peuple qui a réalisé une révolution exemplaire jusqu'ici, qui a libéré d'autres peuples frères de la léthargie séculaire et incarne depuis le 14 janvier 2010 le porte-flambeau de l'émancipation, le peuple dont l'épopée héroïque est devenue référence dans le monde entier, le peuple qui a donné à la Tunisie ce rayonnement sans précédent ne peut plus vous autoriser ni vous ni vos successeurs à l'insulter!
S'il faut le souligner davantage, dites-vous que ce peuple qui a botté son cul à Ben Ali ne peut plus respirer de près ni de loin la charogne infecte léguée par la dictature. En d'autres termes, RCD et consort dehors! Les hommes de main et les laquais de Ben Ali n'ont plus aucune légitimité pour administrer les affaires du peuple.
Alors, au nom du peuple, faites le ménage comme il se doit dans les appareils administratifs publics ou partez! faites juger les criminels et leurs complices ou partez! Et que la Tunisie en finisse une fois pour toutes avec la carcasse en putréfaction de la pieuvre benalyenne!
Au nom du peuple, donnez un coup de balai à ce tas d'excreta qui étouffe le jasmin de notre Tunisie et profane la révolution!
Au nom du peuple, mettez-vous à la page de la révolution ou .. dégage!
A. Amri
12.03.11
lundi 14 février 2011
La caravane passe
J'oubliais de mentionner aussi que tu contestais à la révolution tunisienne même l'appellation. Je présume que la contestation vaut aussi pour l'Égypte.
Voilà contre quoi je m'élève au juste quand je faisais état de cette dissonance révoltante. Et n'invoque pas d'autorité intellectuelle, Pierre, pour te permettre cette provocation, à mon sens, déplacée. Un universitaire qui se respecte se doit un minimum d'objectivité dans ses propos s'il se veut crédible. Le vocabulaire péjoratif très connoté (post en date du 18 janvier), l'intention dévalorisante et pour le moins méprisante, ôtent toute prétention à la rigueur d'un discours supposé analytique.
Quant à cet épouvantail islamiste que brandissent traditionnellement Adler, BHL et Finkielkraut, entre autres, autant je comprends l'angoisse de ces "maîtres penseurs" et de leurs disciples (parce que le sionisme, c'est certain, vient de perdre deux alliés notoires, voire deux agents fidèles dans la région, sans compter ce qui va s'ensuivre) autant je trouve ridicule chez les nôtres (et je voudrais que ce possessif s'entende dans un sens plus politique que communautaire) cette angoisse d'un avenir confisqué par les islamistes.
Je suis persuadé que nous sommes en retard d'une guerre, les amis. Depuis la chute de l'Irak, la gauche bouge autour de nous et évolue à pas de géant, dépassant les vieux clivages et les querelles de chapelle: lisez Chomsky, Bricmont, Collon, Boniface, Paul-Eric Blanrue... Méditez les alliances de Hugo Chavez et ses voisins dans l'Amérique latine avec l'Iran, le Hezbollah, le Hamas, la Turquie. L'islam politique est devenu pièce maîtresse dans la résistance contre le sionisme et l'impérialisme, et ce n'est pas tout: que ce soit en Égypte ou en Tunisie, les vieilles images stéréotypées au sujet de ces barbus vivant et pensant dans les limbes du Moyen âge ne sont plus valables. Plus de 63% des dirigeants au sein du Hezbollah sont des femmes. Toute la gauche libanaise et les chrétiens réunis autour de Michel Aoun sont alliés avec le Hezbollah. En Palestine, les dernières révélations faites sur Aljazeera plaident plus que jamais pour la légitimité représentative du Hamas.Et quiconque parie encore sur Abbas et consort pour libérer la Palestine ou une partie se trompe.
Mais souligner ceci ne veut pas dire que nous avons déjà fourni aux islamistes une procuration pour nous gouverner en Tunisie ou en Égypte. C'est seulement reconnaître à une tranche de notre société le droit à la vie politique. Il n'y a pas plus d'extrémistes chez nous qu'ailleurs. Il y a seulement des peurs amplifiées, surfantasmées, dont une bonne part importée ou greffée à la faveur de nos vieilles dictatures, peurs que nous devons conjurer ensemble en réapprenant à cohabiter et en disant à ceux qui alimentent la division pour faire perdurer leur règne que nous en avons assez! nous voulons prendre notre destin en main. Et nous en sommes capables, rassurez-vous.
Dites-vous seulement que l'islamisme n'aurait pu prospérer dans notre région sans l'existence d'Israël. Le vrai mal, le diable que toutes les forces vives du monde, arabe ou autre, doivent pointer du doigt est bien celui-là, et non les Frères musulmans d'Égypte ou les Nahdhaouis de Tunisie.
Parce que la terreur réelle n'est pas ni ne doit être chez nous: elle est et doit être ailleurs, à Washington, à Tel-Aviv, dans les officines sionistes où qu'elles puissent avoir pignon sur rue, en rapport avec les promesses de ce printemps arabe pour l'avenir de nos peuples, et parallèlement pour nos rapports de force avec Israël.
Voilà ce qu'il faut prendre en compte avant toute chose; la menace islamiste ce sont les thèses et les alibis des dictateurs déchus. Et de ceux qui pourraient suivre parce que, n'étant pas à bonne école comme l'est Pierre, je suis optimiste. Quoiqu'on en dise et médise, la révolution arabe ne fait que commencer.
A bon entendeur..salamalec!
mardi 1 février 2011
Pour que l'espoir ne soit pas chimère
Pierre Piccinin - Professeur de d'histoire et de sciences politiques
Le 14 janvier 2011, un immense espoir est né en Tunisie et dans l'ensemble des pays arabes. Au bout de 23 ans de pouvoir dictatorial et mafieux, Ben Ali est acculé à abdiquer et fuir à l'étranger. La révolution populaire tunisienne a incontestablement marqué ce jour-là une victoire retentissante que l'histoire n'oubliera pas. Pour la première fois dans le monde arabe, si ce n'est dans le monde entier depuis la révolution française, la lutte d'un peuple déterminé à en finir avec un système politique caduc et prendre son destin en main, en s'appuyant exclusivement sur les moyens de la résistance citoyenne pacifique, s'est avérée possible et concluante.
L'impact de cet évènement dans les pays frères est immédiat: en Algérie, en Jordanie, au Yémen puis en Égypte surtout, les masses arabes qui ne sont pas moins méritantes que le peuple tunisien décident de suivre l'exemple. Ce qui se passe en Égypte, cœur du monde arabe, augure de la fin du vieil ordre établi dans la région. On en tremble à Washington comme à Tel-Aviv. Et pour cause! Et le monde entier vit au pouls de ce soulèvement arabe qui promet de s'affirmer encore et s'étendre à d'autres zones.
Néanmoins, parce que l'euphorie ne doit pas cacher la réalité pour nous, l'optimisme doit rester toujours relatif. Ce qui se trame dans les coulisses américaines pour l'avenir de l'Égypte semble procéder du même ordre qui a arrangé la fuite de Ben Ali, le 14 janvier, et motivé la visite en Tunisie de Jeffrey Fieltman, une dizaine de jours plus tard. Les USA s'activent pour assurer un changement dans la continuité, du moins en ce qui concerne leurs intérêts stratégiques et la sécurité d'Israël.
Quoiqu'il en soit, dans l'attente de la chute de Moubarek en Égypte, chute que tous les signes annoncent imminente, la vigilance s'impose à bon droit en Tunisie, où de nombreux signes inquiétants s'accumulent depuis la fuite du dictateur déchu. Le bras de fer que soutient le gouvernement provisoire contre la volonté populaire appelant à sa chute, les remaniements ministériels successifs qui reconduisent incessamment une majorité d'anciens laquais de Ben Ali, la répression barbare des contestations que ce soit à Tunis ou à l'intérieur du pays, la non dissolution du RCD alors que cette dissolution est le leitmotiv de tous les slogans scandés dans les manifestations populaires des deux dernières semaines, autant de signes doivent alarmer le peuple et le mobiliser pour la poursuite des luttes. Disons-le de vive voix: il ne faut jamais se replier ni desserrer le moindrement l'étau autour du gouvernement actuel sous peine d'avoir à pâtir d'une dictature blessée à mort mais pas achevée.
Au premier acquis de la révolution que fut la chute de Ben Ali doivent suivre ceux pour lesquelles la révolution a mobilisé son peuple. Les Tunisiens ne se sont pas débarrassés d'une vieille dictature pour accepter une nouvelle à sa place. Fût-elle de coton! Ben Ali est parti, toutefois ce n'est qu'une tête coupée de l'hydre dictatorial. "Ali Baba est parti mais les quarante voleurs sont toujours là!" lit-on sur les pages d'internautes tunisiens qui n'acceptent pas qu'on se paye leur tête. Il n'est caché pour personne, et les Tunisiens en premier, que la piovra tient encore le pays. Pieuvre ou hydre au sens mythologique du terme, le système benaliste n'abdiquera pas de son gré. On lui a tranché une tentacule, une tête, deux en sus des six restants ont d'ores et déjà repoussé avec le maintien de ses valets au pouvoir. Ces têtes ou tentacules assurent encore la survie du système pourri. Et la révolution risque en tout temps d'être mot creux pour les Tunisiens comme pour le monde qui les entoure, tant que les cerbères du vieil ordre tunisien sont encore au pouvoir.
Le gouvernement, contrairement à tout ce qu'il nous dit au sujet de la soi-disant démission du RCD de ses membres, continue de collaborer avec le parti, comme en témoignent les actes menés conjointement par les milices et les forces de l'ordre contre les manifestants et les participants au sit-in de la Casbah. Ce parti impliqué jusqu'au cou dans les crimes de Ben Ali et sa bande mafieuse, ainsi que ses milices qui n'abdiquent pas, qui sèment la terreur, saccagent, pillent et menacent de livrer le pays à une guerre civile constituent une autre tête de l'hydre à abattre. Cette tête doit impérativement tomber sans délai. Sans quoi adieu la révolution!
Et nous ne le dirons jamais assez: la révolution, les Tunisiens attachés à leurs valeurs patriotiques et civilisationnelles ne veulent pas d'effusion de sang. Ni piloris ni chasse aux sorcières. Jusqu'ici le peuple a consenti des martyrs dans ses rangs sans répandre la moindre goutte dans le camp opposé. Tant mieux pour une certaine image de marque qui fut constamment la nôtre et dont nous ne voulons pas nous défaire! Un peuple pacifique et tolérant, un pays au carrefour des civilisations, une Tunisie terre des hommes. Ce sont, entre autres, des traits identitaires qui font partie de notre fierté. Et nous ne souffrirons pas d'en immoler un seul au nom de la révolution.
Le capital de sympathie dont notre pays a bénéficié dans le monde entier à la faveur de cette magnifique révolution, nous sommes appelés à le préserver et le soutenir. Car il sera demain le garant de notre estime, aussi bien dans le bassin de la Méditerranée -notre environnement immédiat, que dans le reste du monde.
Continuons donc dans cette voie et ne cédons en aucun cas ni à la haine ni à la violence. Tous les citoyens, y compris les adhérants au RCD, sont tunisiens à part entière: leurs vies, leurs biens, leur dignité à tous sont sacrés au même titre que la révolution qui catalyse notre espoir.
C'est dire que la dissolution du RCD que nous devons réclamer et réaliser sans concession aucune ne signifie pas guerre contre les rcédistes. S'il y a des criminels dans ce parti, et il y en a incontestablement, il n'appartient à aucun citoyen de s'ériger en juge, ni en son propre nom ni au nom du pays, pour faire justice lui-même. Seuls les tribunaux compétents sont habilités le moment venu à juger les justiciables. Et quoi qu'il en soit, nous qui avons tant souffert de l'arbitraire et de l'oppression sous Ben Ali ne pouvons admettre que d'autres tunisiens, parce que différents et politiquement d'un autre bord, subissent les mêmes torts dans la Tunisie nouvelle. Tout accusé est présumé innocent jusqu'à preuve de sa culpabilité: voilà un principe de droit universel duquel nous ne devons jamais nous écarter.
A. Amri
01.02.11
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dimanche 30 janvier 2011
شجرة الطغيان باقية مالم تجتث جذورها
وبالتالي على القوى الحية والواعية في تونس ألا تقع في فخ أنصاف الحلول لأن نظام بن علي في الساعة الراهنة وإن كان جريحا لم يمت بالمرة وسيبقى قادرا على استرجاع أنفاسه ومن ثمة نفوذه طالما لم يتلق طلقة الرحمة. وكل من عاين أحداث القصبة الأخيرة يعي خطورة الوضع الذي تعيشه الثورة، فجهاز القمع للنظام السابق مايزال يعربد مطلق اليدين وحزب التجمع الذي نادى الشعب بحله ما يزال ينشط ويجند زبانيته وميليشياته لضرب الأحرار و صد الثورة عن المسارالشعبي الذي يود إيصالها لشاطئ الأمان ، والإعلام الذي كان يطبل ويزمر لبن علي وحزبه بالأمس ما يزال يتبع منهج التعتيم والتضليل ليومنا هذا مطالبا الشعب الذي ثار ضد دكتاتورية الحديد والنار، بصريح العبارة تارة وبالتضمين طورا ، بأن يقبل دكتاتورية الهراوة والغاز الخانق ويقنع بالتالي بما تم إنجازه، وهو إن دل على شيء فلا أقل من وقوف أحهزة الدكتاتورية المخلوعة شكلا والباقية أصلا وراء المشروع الذي أعد له بن علي قبل هروبه: إبقاء النظام حيا حتى وأن اقتضت عملية إنقاذه اللجوء للمناورة والمغالطة التي نعاين أشكالها على جميع المستويات كالقبول بتهذيب السلطة جهازا وخطابا وتجميل واجهتها الدعائية برفع الشعارات الرنانة وتبني الخطاب الشعبوي و تكوين حكومة وقتية بها مؤشرات انفتاح وإصلاح، وهي إجراءات ما كان ليتم جزء منها في حد ذاته لولا ضغط الشارع، لكن الهدف من كل التنازلات التي قدمتها فلول النظام البائد لا يتعدى إخلاء الشارع بقصد تجميد الثورة والتنكر لتضحية الشعب ودم الشهداء .
أ.عامري
30 جانفي 2011
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lundi 24 janvier 2011
La politique citoyenne
Jean-Claude Tardif, qui n'est pas un quidam contrairement à ce que sa modestie lui dicte de dire, m'honore de ce message:
Cher Jean-Claude,
Il y a des moments exceptionnels dans l’histoire des peuples, des moments aussi rares que l'ouverture du ciel, au sens mythique de l'expression, des moments inédits. Et ce que nous vivons en Tunisie depuis le 14 janvier en est un. Note au passage que ce « 14 » porte bonheur aux peuples! il a déjà marqué l'ouverture du ciel pour les prisonniers de la Bastille!
En vérité, ni la dictature déchue ni l’opposition ni tel ou tel observateur étranger n’avaient pu prévoir, à la naissance du soulèvement ou même au fort des répressions sanglantes qui en ont marqué le tournant décisif, que ce peuple réaliserait l’incroyable exploit qui est le sien: la chute d’une dictature des plus féroce, sans autre arme que la descente dans la rue. Puis la résistance encore, la poursuite de la lutte en vue de préserver de la confiscation cette révolution. Le tout sans que ce peuple n’ait à se souiller les mains d’une seule goutte de sang, malgré les dizaines de morts dans ses rangs.
A l’heure où je t’écris, j’apprends que des jeunes sont arrivés hier dans la nuit à Tunis, venus de l’intérieur du pays, la plupart à pied, ayant franchi pour certains pas moins de 250 km, si ce n’est plus, et ce pour « écrire » ce que j’appellerais l’épilogue digne de cette extraordinaire épopée. Ce sont les frères, les cousins, les héritiers de Bouazizi, les partisans de son appel issus du peuple des déshérités, qui voudraient conquérir Carthage. Ou du moins la Casbah dont la chute serait, à leurs yeux, synonyme de la prise de la Bastille. Comme moi, comme toi, comme tant d'autres qui avons été pris de court dans la bourrasque de cette révolution, ils croient fermement que le salut de celle-ci passe inéluctablement par la dissolution de l'actuel gouvernement.
Ce matin, Aljazeera a montré les images de ces jeunes qui ont passé la nuit devant le premier ministère, étendus à même les dalles, serrés les uns contre les autres, beaucoup sans couverture, par une nuit d’hiver où la température avoisine les 5°. Malgré le recours renouvelé aux bombes lacrymogènes et à l'arrosage par jets d'eau pour les disperser et faire replier, ils tiennent bon. Malgré la harangue de ce général qui contrôle la sécurité du pays depuis la fuite de Ben Ali, et l'assurance répétée que la révolution n'a plus rien à craindre, ils ne semblent pas près de desserrer l'étau!
C'est te dire en fin de compte que ce que je fais sur le front des internautes n'est rien à côté de la lutte directe des nôtres sur le terrain. Et quoi qu'il en soit, même si ce modeste combat peut correspondre à ce que tu dis, je ne serais qu'une goutte dans l'océan. Ce dont je ne doute pas, en tout cas, c’est que cette révolution nous l’attendions depuis une éternité. Sur Facebook ou sur nos blogs, nous avons été des centaines de Tunisiens à appeler de tous nos vœux l’avènement de ce moment, chacun à sa manière, les uns sous de faux profils, d’autres à visage découvert, certains de l’extérieur du pays, d’autres de l’intérieur. Censurés, intimidés, opprimés et les plus coriaces de nous emprisonnés, et nous avons persévéré quand même.
Aujourd'hui et en ce moment difficile de notre histoire, autant nous sommes heureux d’avoir apporté chacun sa modeste contribution à la réalisation de cet exploit historique que nous vivons, autant nous sommes conscients que le plus dur reste à faire : préserver cette révolution et lui épargner, une fois qu’elle aura été menée au bout de sa phase actuelle, les dérives susceptibles de la menacer ou d’entacher son caractère citoyen et pacifiste.
En ce qui concerne ta vision de la politique sur l'autre rive de la Méditerranée, je dirais malgré tout: méfie-toi de l'eau qui dort!
J'ai vécu en France la fin du dernier septennat de Giscard et le début du premier septennat de Mitterrand. Je me souviens de ce 8 mai 81, de l'orage qui a précédé la proclamation des résultats électoraux (inoubliable ouverture du ciel, celle-là aussi!) et de la fête nocturne sur la place de la Bastille. Moi qui crois dans une certaine mesure à l'éternel retour, je voudrais vivre et revoir la gauche, mais une gauche qui incarne réellement les forces vives de la France, reconquérir le pouvoir.
Excuse si j’étais un peu long. Et merci du fond du cœur pour tes messages.
Amitiés,
Ahmed
A. Amri
24.01.11
Jean-Claude Tardif, poète et nouvelliste français.
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lundi 17 janvier 2011
La Révolution continue
N'en déplaise à ceux qui parlementent, négocient, vendent et achètent sans mandat du peuple, ceux qui pillent encore et tuent pour justifier le couvre-feu, ceux qui reconduisent dans leurs fonctions les vieux laquais de Ben Ali, le peuple ne veut rien de moins que la fin d'un système. Avec tous ses appareils répressifs, ses sbires, ses juges et agents corrompus et impliqués dans la longue liste de crimes qui a conduit au soulèvement général du peuple.
En un mot, Ghannouchi et compères, la clique qui rampait sous Ben Ali et soutenait sa dictature ne peut plus gouverner au nom de la Tunisie.
Le dictateur parti, il faut que sa valetaille le suive. Il faut aussi que le parti, en tant que label et organisation politiques, disparaisse.
Le RCD qui, de l'indépendance tunisienne à nos jours, sous sa vieille dénomination comme sous la nouvelle, a exclu la majorité des Tunisiens du pouvoir, qui a tout fait pour museler la voix de l'opposition et s'accaparer le droit de l'exercice politique, aujourd'hui que le peuple a dit haut son mot, doit partir. A la Mecque ou ailleurs, peu importe! mais qu'il parte sans délai! Qu'il cesse de profaner le pouvoir au nom des Tunisiens! Qu'il cesse de revendiquer une pseudo-légitimité que les crimes sans nombre commis sous son règne et le sang des révoltés qui n'a pas encore séché désavouent! Ni ceux qui sont tombés sur le chemin de la Révolution ni les leurs ne peuvent admettre une telle insulte.
Le corps de Mohamed Bouzizi qui s'est embrasé par le feu de l'injustice ne s'est pas encore éteint. Et il ne s'éteindra pas de si tôt. Pas tant que les damnés de la terre pour laquelle il s'est immolé ne recouvrent leur dû: justice! justice! justice!
Justice pour ceux qui ont souffert et souffrent encore à cause d'une politique à tous niveaux élitiste, des choix économiques régis par les lois d'un capitalisme sauvage, qui consacrent la loi de la jungle, ne profitant qu'à une minorité, ceux qui règnent et ceux qui vivent dans leur sphère, les arrivistes de tout bord, caniches et lèche-culs arborant la carte du RCD.
Justice pour les justiciables qui n'avaient ni Dieu ni maître à part Ben Ali et leur propre cupidité, qui se sont vautrés dans un luxe immérité et indécent, qui ont soutiré les deniers du contribuable, c'est-à-dire l'argent des humbles, pour s'offrir une existence de cocagne et condamner de larges tranches du peuple à végéter dans la misère.
Justice enfin pour la Tunisie entière! Ce pays qui, des années durant, dans la presse écrite comme à la télé, voyait ternir son image de marque par la légion des tabbalas et zakkaras (timbaliers et fifres), ce pays meurtri et jamais soumis, ne s'est pas révolté pour la gloire d'un label!
Révolution du Jasmin, oui, si c'est pour dire révolution blanche; le peuple n'a pas de sang sur les mains et tant mieux pour la gloire de sa révolution! Mais le jasmin ne peut embaumer au milieu d'un tas de fumier qui gouverne encore le pays!
A. Amri
17.01.11
___________________
Au même sujet:
La politique citoyenne
http://amriahmed.blogspot.com/2011/01/la-politique-citoyenne.html
شجرة الطغيان باقية مالم تجتث جذورها
http://amriahmed.blogspot.com/2011/01/blog-post.html
samedi 11 décembre 2010
Elle était une foi
au marin invétéré
ne reconnaissent
que les chiffres aimantés
de ton nom
content
mardi 7 décembre 2010
Poignées de main et coups de gueule
1- Tsahal: une armée qui rêve de vivre en paix
Christine Longue-Roï:
Ahmed Amri:
J'ai vu surtout du sang, et beaucoup, sans raison pour le justifier à part la lâcheté, la raison du plus fort, la barbarie. Gaza, Jenine, Cana, c'est presque d'hier. Et ce ne sont que d'infimes graines dans le chapelet. De 48 à ce jour, le fleuve du sang "impur" n'a jamais tari ni connu la moindre décrue. J'ai vu des enfants mourir dans leurs écoles, des nourrissons dans leurs berceaux, des familles en entier décimées sous leurs abris, des abris rasés par-dessus les cadavres, des humanitaires de toutes nationalités exécutés à bout portant, certains mêmes broyés par des bulldozers.
J'ai vu cela, Longue-Roï, inscrit en lettres d'or dans les annales du Tsahal. J'ai vu des hommes qui ont le droit de s'offrir des festins de sang, sacrés héros parce qu'ils ont des chars et des chasseurs. Et des sous-humains qui n'ont d'autre droit que mourir sous les bombes ou de faim, ou subir au quotidien l'humiliation, ou croupir dans les cachots avec la lettre écarlate "T", la seule digne de leurs fronts, parce que, à armes inégales, ils ne peuvent être que Terroristes.
J'ai vu des pogroms ciblant la chair palestinienne, une Shoah où les juifs forment les pelotons d'exécuteurs, un holocauste où les nazis portent l'Étoile de David, le tout perpétré en terre palestinienne et ne semblant pas près de se faire oublier.
J'ai vu une terre arrachée de force à ses propriétaires, des propriétaires délogés et chassés de leur pays, contraints de vivre sur les chemins d'errance ou dans les camps de réfugiés. Des errants et des réfugiés poursuivis sur tous les chemins et massacrés dans leurs réduits. Le tout au nom de la sacro-sainte sécurité d'Israël.
J'ai vu le mensonge s'ériger en loi, l'injustice fondant son droit, l'usurpation devenant principe d'État, les mythes tenant de base à la constitution de cet État, le crime devenu sa raison d'être et de survie.
18 août, 22:48
2- St. Denis Israeli Apartheid Free Zone - Campagne BDS -
Vidéo de Michel Labell
Ahmed Amri:27 novembre, 13:48
3- Des soldat qui tuent et démolissent dans Gaza en riant:
Vidéo de Mohamed Hamzaoui
Ahmed AmriY a-t-il plus belle épopée que celle-là, après sa précédente réalisée au Liban en 2006? Assiégés depuis 2007 par Israël, les états fantoches arabes et les capitulards de Abbas, affamés, et irréductibles malgré tout, puis, pendant près d'un mois, sans la moindre trêve, soumis à un pilonnage dont le souvenir ne s'effacera pas de si tôt, et toujours debout?
Quelle lamentable image ces "témoins" (à qui on doit cette vidéo) vont transmettre à leur postérité! quel courage! quel héroïsme! des chars et des chasseurs, et pas un seul soldat capable de se battre à armes égales! Mais ce que l'humanité conservera de cette guerre de lâches, nous en trouvons un échantillon ici: à part l'indignation et la haine (du sioniste, et non du juif même si l'amalgame existe mais la faute en incombe aux sionistes d'abord) qu'est-ce qu'ils ont gagné dans cette guerre? Rien, absolument rien.
Déjà, depuis la seconde Intifadha l'opinion publique internationale prend de plus en plus ses distances avec le "seul État laïc et démocratique" de la région. Plus personne n'est dupe des oripeaux de cette laïcité et sa sœur démocratie, prostituées dans l'État d'Israël. Les mythes fondateurs de l'entité sioniste tombent petit à petit, jour après jour, certains à la faveur même d'Israéliens ou de juifs désavouant les mensonges et les supercheries des bons apôtres. Ils finiront tôt ou tard par s'effriter, foulés aux pieds, tellement ce croque-mitaine de l'antisémitisme que brandissent les chiens de garde sionistes ne fait plus peur autant qu'il agace. Ce que j'ai vu sur de nombreuses vidéos (dont certaines sont partagées avec Mohamed), ce que nous sommes à même de lire sur Internet ou ailleurs, venant même des alliés traditionnels d'Israël, le confirme.
Un rapport de la CIA, rendu public il y a quelques mois, prévoit la fin du sionisme dans une vingtaine d'années tout au plus. La dissidence juive, à l'intérieur d'Israël comme à l'extérieur, semble donner les premiers signes de cette fin.
13 novembre, 16:35
4-Defamation: quand les enfants désavouent le père - Par Ahmed Amri
Après Shlomo Sand démontant l'histoire du peuple juif inventé à partir d'historiographies et de mythes, c'est au tour de Yoav Shamir, cinéaste israélien de 40 ans, de s'attaquer à la machine lobbyiste qui industrialise le mensonge, la diffamation.
Ahmed Amri:
Autrefois, quand Israël se faisait critiquer par quelqu'un, on criait constamment à l'antisémitisme et cela dissuadait dans une certaine mesure ceux qui étaient tentés de refaire la critique.
Aujourd'hui, et il faut saluer le courage de ces juifs israéliens qui montent au créneau, la "contagion" gagne la maison familiale. Certes, ce n'est pas tout à fait l'épidémie au foyer, mais le "virus" ne fait que s'étendre. Et comme cette pandémie à l'horizon nous est salutaire à tous, vous qui êtes impliqués et assez contaminés faites que d'autres vous embrassent goulûment et contractent à leur tour le virus bénin!
L'espoir vaut d'être partagé et le front qui s'élargit et accule le sionisme au mur, jusque dans sa maison, finira bien par débarrasser l'humanité de ce monstre qui, à mon sens, est déjà moribond.
Encore une fois merci.
5 novembre, 11:34
5- L'antisémitisme: fonds de commerce sioniste
Abderrahman Bacha:
Ahmed Amri:
Le "fonds de commerce", Abderrahman, est une clé primordiale, à mon sens, qui permettrait de comprendre non seulement la survie du sionisme et l'appui extérieur dont il bénéficie mais peut-être aussi, dans une certaine mesure, son origine, ses fondements.
Ne serait-ce qu'au niveau de leurs appellations, ces deux officines sionistes montrent que "l'investissement" dans l'antisionisme est payant. "Vigilance" suppose danger (il faut alimenter le fantasme et entretenir la phobie juive d'une part et rappeler aux Français en général et Européens que le danger qui appelle cette vigilance est intérieur et sans rapport avec Israël) mais en même temps cette formule cabalistique "Secours + Sinistrés+ Israël", au lendemain d'une guerre (et bien avant même cette guerre) où les vrais sinistrés et nécessitant secours sont les Gazaouis et non les Israéliens, tente de détourner au profit de l'agresseur le soutien censé allant sans partage à l'agressé. Alors même qu'Israël a été aux origines de ce qui a motivé l'appel à son boycottage, les sionistes trouvent le moyen d'inverser la règle du jeu pour faire prospérer leur fonds de commerce.
Pour rappel ces 2 associations sont dirigées par un juif que je crois tunisien (Sammy Ghozlan) et œuvrent pour contrer la campagne BDS et faire taire les critiques à l'encontre d'Israël.
Il y a ces jours-ci près de 80 personnes en France, qui attendent de comparaître devant les tribunaux, toutes accusées soit d'antisémitisme, soit d'incitation à la haine, dont Stéphane Hessel, 90 ans, juif, résistant, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et ex-ambassadeur de la France.
Le "fonds de commerce" rappelle aussi le livre de Norman Gary Finkelstein "L'Industrie de l'Holocauste": l'auteur y évoque ce côté mercantile de l'holocauste, exploité par les sionistes pour générer des richesses et des pouvoirs. Defamation le montre aussi.
Bref, tant que ça rapporte, l'antisémitisme ne doit pas mourir et s'il meurt Israël et ses lobbyistes doivent le ressusciter.
D'un autre côté, et Defamation le montre bien aussi, l'antisémitisme permet à ses cultivateurs de catalyser le sentiment juif autour de l'entité sioniste: Israël. Tant que l'Israélien a peur, Israël aura raison d'exister. On diabolise l'Iran, les musulmans, les Palestiniens, les Arabes (l'Irak hier, la Syrie et le Liban toujours) pour perfuser cette phobie et assurer Israël de la morale justifiant son existence et du soutien à toute guerre préparée ou faite contre ses voisins.
Pour ton précédent commentaire, Abderrahman, quelque part ici une vidéo retraçant l'histoire de Theodor Herzl peut apporter des éléments de réponse à la question: "Comment et pourquoi aurais-je permis de falsifier et d'effacer d'un coup de chiffon une identité qui s'est inscrite depuis des millénaires, au profit d'un projet aussi artificiel que le projet sioniste, d'autant plus qu'il s'inscrit dans la pure logique des entreprises coloniales qu'on croyait mortes?"
Cette vidéo montre une face cachée du sionisme: le sionisme antisémite!
Nous y reviendrons ensemble si tu veux, plus tard.
Theodor Herzl en 3 parties:
Part 1 - Part 2 - Part 3
8 novembre, 20:12
6- BHL MENTEUR ET HYPOCRITE de Brahim Fathallah
Ahmed Amri:
Les cabales sionistes ne réussissent pas à tous les coups. Les lobbyistes ont tenté par le passé d'affamer le juif américain antisioniste Norman Finkelstein et ils se sont cassé les dents. S'ils ont réussi à le priver du salaire de professeur dans les universités américaines, ils n'ont pu par contre l'empêcher ni de bien se vendre comme écrivain et éditeur ni d'étendre le champ de sa notoriété et son autorité intellectuelle à travers le monde.
Avec Dieudonné "le fils de Le Pen", c'est pareil. On voulait faire de ce nègre qui ose blasphémer contre le sionisme un Gazaoui en France, le soumettre quasiment au même siège et verser par dessus sa tête le plomb endurci des médias lobbyistes.
Néanmoins, depuis sa mise en disgrâce par la plupart des plateaux de la TV française, alors même qu'il n'arrête de subir les feux nourris des campagnes de presse diffamatoires, Dieudonné est encore debout. Contre toute attente (chez BHL et ses amis) ce nègre chassé du "paradis télévisuel" ne fait pas la manche. Ni ne la fera. Parce que c'était à cela que le vouaient les redresseurs de torts sionistes.
Voila 7 ans que Dieudonné fait systématiquement salle comble où qu'il se produise en France, avec en moyenne 1000 entrées par semaine. A l'étranger, il donne ses spectacles à guichets fermés. Et sur les réseaux d'échange, y compris FB, il fait nettement mieux, mille fois mieux, que BHL.
Morale: plutôt mille fils de Le Pen qu'un bâtard de Sion!
7 décembre 2010, 00:30
7- A propos d'Ahmadynejad et Israël -Vidéo de Brahim Fathallah
Richard Christmann:
Ahmed Amri:
@Richard:
Coluche le disait si bien: "Tous les hommes sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres". Et c'est d'autant plus vrai que la hantise du nucléaire iranien chez l'Occident et les amis d'Israël a toujours tendance à éclipser le mal qui est aux origines de tel nucléaire: Israël et son arsenal nucléaire. Aux uns il est permis d'être puissants, super-puissants même, d'avoir la force dissuasive et persuasive, de coloniser, massacrer, raser des villes et des pays au nom de la sacro-sainte sécurité menacée, aux autres il est juste permis de se tenir prêts à être immolés, le moment venu, sur l'autel de ladite sécurité. En 2008, quand la Russie décide de faire cadeau au Liban d'une dizaine de chasseurs d'occasion (des Mig-29 dont la fiabilité est douteuse), Israël et ses amis crient haro sur le soutien au terrorisme, protestent de vive voix. Nous sommes pourtant au lendemain de la guerre contre le Liban (2006), où pendant plus d'un mois, en plus du pilonnage terrestre et maritime continu, l'aviation israélienne s'est permis tous les crimes, bombardant nuit et jour Beyrouth-Sud et la quasi totalité du Liban.
Le scénario a été réédité dans la guerre contre Gaza. Et dans les autres guerres concoctées avec Israël, celles contre l'Irak et l'Afghanistan.
Aujourd'hui on montre du doigt l'Iran et on fait tout pour lui faire subir le même sort que l'Irak. La même litanie "sécurité d'Israël", la même rhétorique diabolisant l'ennemi à abattre, les mêmes coups bas et le même jeu d'alliances impliquant les caniches arabes, du Golfe surtout, sont réinvestis dans cette guerre jusqu'à présent froide mais, au vu de tout ce qu'on entend et lit, au vu de cette tension latente qui ne baisse jamais, menace de dégénérer tôt ou tard en conflit armé.
J'évoquais depuis peu "coups bas" et j'oubliais de rappeler la citation tronquée d'Ahmadinajad qu'Israël rappelle et propage, à tout propos. Le président iranien a parlé de "tumeur du Moyen-Orient", et il n'a pas inventé cette métaphore: les juifs orthodoxes assimilent Israël à un cancer et le cancer serait plus clément quand même, en ce sens qu'il se prête à l'espoir et à la thérapie, alors qu'Israël -comparez la carte de la Palestine entre 48 et aujourd'hui- est tout autre. Le président iranien n'a jamais dit qu'il faut rayer Israël de la carte, il a cité Khomeyni pour appuyer ses dires au sujet de cette "tumeur". Par conséquent, la citation qu'Israël répand à cor et à cri pour étayer le sempiternel argument "sécuritaire" est non seulement tronquée mais doublement décontextualisée. Ôtée à son contexte historique d'une part (les années 80 ne sont pas les années 2010), amputée de son auteur (quand le pape heurtait les presque 2 milliards de musulmans, on disait; il n'a fait que citer! Ahmadinajad c'est un autre poids et une autre mesure), amputée enfin de son contexte discursif parce que la phrase originale et la citation incriminée ne sont ni les mêmes ni synonymes; je cite: "L'imam a dit que ce régime occupant Jérusalem doit disparaître de la page du temps": telle est la traduction de la phrase originale, aujourd'hui refondue dans une rhétorique non pas plus explicite mais plus tendancieuse: on supprime "ce régime occupant Jérusalem" et on lui substitue ce qui est susceptible d'apporter plus d'eau au moulin des belliqueux.
Pour conclure, je me permettrais de citer un proverbe local un peu trivial: le chien se plante le museau dans le cul et aboie à l'odeur qui infecte! Israël c'est pareil.
6 décembre 2010, 18:20
8- Les autorités portuaires de Tunis-Carthage refoulent deux syndicalistes français sitôt débarqués
Pour quelles raisons? s'interroge Marie Kovac, ex- amie du réseau.
("ex" parce qu'un beau jour on s'est claqué la porte au nez, sionisme et son anti oblienet!)
Ahmed Amri:
Chère madame,
Votre question est légitime; mais il ne m'appartient pas d'y répondre. Je suis à peu près comme vous dès que je cherche à percer ce mystère, cet absurde des mesures arbitraires se répétant au quotidien dans mon pays.
J'omettais de signaler en marge de ce texte que je ne faisais que traduire une dépêche en arabe transmise, il y a à peine une heure, par un ami.
Néanmoins pour vous mettre un peu dans le contexte politique tunisien, sachez que dès que quelqu'un critique le pouvoir en place, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, et c'est vraisemblablement ce qu'on reprochait aux 2 Français refoulés, il se voit "gratifié" d'un fichage aux aéroports du pays et doit s'attendre en conséquence à des marques d'"hospitalité" comme celles évoquées dans cet article.
Si vous avez des projets de vacances dans notre pays, cette brève mise au point pourra vous éclairer aussi sur le code de conduite à tenir avant de prendre l'avion.
Mais quoi qu'il en soit, je ne vous dirais jamais assez que la Tunisie reste un beau pays et que son peuple est assurément des plus hospitalier.
20 juillet 2010 13:50
9- Censuré: ohé, Ammar l'aveugle! si tu pouvais lire ça...
Faustine Swahili:
Ahmed Amri:
Jamal Zahmoul: "Il est regrettable d'apprendre que vous appartenez à la "3alayhom maghdhoub"[personnes mises en disgrâce, ndlr] M. Amri. Les gens, comme vous, qui font de Facebook un espace de discussions constructives et d'interactions de tous les sujets dignes de considération devraient exercer ce droit sans restrictions ni obstacles." (Traduit)
Ahmed Amri:
Merci pour ces mots très censés, Jamel. Toutefois le pouvoir ne peut apprécier aucune critique, si constructive soit-elle, et la censure est là pour démontrer la pertinence de cette triste réalité. La machine étatique est sclérosée à tel point qu'elle reproduit les mêmes tares, le même mal qu'elle est censée être venue y mettre fin en 87. Vois ce qu'il est advenu de tous les "non" autour desquels s'articule le manifeste du 7 novembre: ce projet démocratique, tellement beau sur le papier, est né avorton deux ans à peine après sa conception. Ces "non" (à la présidence à vie, à la succession automatique, à l'injustice à l'oppression, etc) sont devenus désuets, insignifiants, tant l'exercice du pouvoir depuis 87 à ce jour leur a ôté tout crédit. Par conséquent, rien d'étonnant à ce que la dictature fasse tout pour museler ses opposants, sans égard aucun pour les retombées pouvant toucher l'ensemble du pays, y compris ses propres "dividendes" dans le prétendu "rayonnement tunisien" dont elle prouve ainsi, de façon on ne peut plus incontestable, le mensonge, la fausseté.
Incapable de mesurer l'ampleur des dégâts qu'il provoque en étouffant, entre autres, la liberté d'expression, ne pouvant discerner la critique du nihilisme, quand il impose la censure à un citoyen, le pouvoir a quand même ce mérite qu'il faut lui reconnaître: il atteste que tel citoyen n'est pas des béni-oui-oui. Et sans vouloir paraître le moindrement immodeste, je remercie personnellement ce pouvoir de m'avoir délivré une telle attestation.
6 décembre, 11:20
A suivre...
A.Amri
07.12.2010
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